Quand les jeunes quittent le nid familial…

Publié le

Quand les jeunes quittent le nid familial…

Entrer dans la vie active, c’est se confronter au marché du travail, décrocher son premier emploi et son premier salaire. Entrer dans la vie adulte c’est pouvoir y ajouter l’autonomie résidentielle. Grâce aux enquêtes Génération et à leurs calendriers qui enregistrent mois par mois les situations professionnelles et résidentielles des jeunes sortants du système éducatif, Alexie Robert et Emmanuel Sulzer analysent la prise d’indépendance des Générations 1998, 2004 et 2010.

- Les femmes et les plus diplomés décohabitent davantage
Cinq ans après la fin des études, environ 70 % des jeunes habitent hors du foyer parental et ce, quelle que soit la Génération.
Mais 97 % des diplômés du supérieur long ont déjà été indépendants à cette date, car ils sont avant tout plus âgés. Ils quittent d’ailleurs très souvent le domicile parental avant même la fin des études – autour de 70 % pour les trois Générations.
Les femmes sont également plus nombreuses que les hommes à décohabiter pendant leurs études – et quittent plus souvent le foyer familial à la faveur d’une mise en couple, elle-même plus précoce que pour les hommes.

- Accès au CDI et rémunération : 2 facteurs clés de l’autonomie
Si 28 % des individus en emploi habitent toujours chez leurs parents 5 ans après la fin des études, cette proportion s’élève à 48 % pour les jeunes en situation de non- emploi.
Un jeune a plus de chance de décohabiter une année donnée s’il a passé la majeure partie de celle-ci en emploi à durée indéterminée plutôt qu’en emploi à durée déterminée.
La rémunération pour un même statut joue un rôle déterminant : plus son niveau est élevé, plus le jeune a des chances de quitter le domicile parental.

- Pour autant, la prise d’autonomie reste sensible à la conjoncture économique
Les jeunes des Générations 2004 et 2010 sont plus souvent restés chez leurs parents pendant la totalité des 5 premières années de vie active (29 %) que ceux de la Génération 1998 (25 %). Ceci est particulièrement vrai pour les non-diplômés.
La dégradation continue des conditions d’insertion entre 1998 et 2010 explique aussi que les jeunes sortis en 2010 et ayant quitté le domicile parentale par la suite ont 1,4 fois plus de chances de retourner chez leurs parents que leurs homologues de 1998.
Au final, 10 % des jeunes des 3 Générations réintègrent le foyer parental après un premier départ.

Au fil des Générations, les liens entre non-emploi et maintien au domicile parental se renforcent en tout début de vie active. En revanche, un cumul de CDD semble devenir une norme moins insécurisante qu’auparavant et l’obtention d’un CDI une condition de moins en moins nécessaire pour s’installer chez soi. Les auteurs notent enfin que le départ du domicile parental est aussi facilité par le développement des colocations et reste tributaire des politiques du logement et des aides spécifiques en direction des jeunes.

S’installer chez soi, avec quel emploi et quel salaire ?
Alexie Robert, Emmanuel Sulzer
Céreq Bref n°416, 2021, 4p.

Source : En savoir plus ?

Autres articles dans cette rubrique

close