Pyramide sociale et Revenu Universel

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Pyramide sociale et Revenu Universel

La pauvreté affecte particulièrement l’espèce humaine, du fait que ses représentants se distinguent de ceux des autres espèces animales par la conscience qu’ils ont de leur condition, même si cette conscience est souvent insuffisante. C’est ainsi que les hasards de sa naissance et de la distribution des facultés qui permettent à chacun de faire face aux aléas de l’existence, s’ajoutent au fait que la pauvreté existe inéluctablement par la richesse et réciproquement. Chacun n’est-il pas le pauvre ou le riche, de plus riche ou de plus pauvre que lui-même ?

Non seulement il s’agit là d’une vérité fondamentale dont devraient tenir compte tous ceux que préoccupe la pauvreté, qu’il s’agisse de la leur ou de celle d’autrui, mais cette condition peut faire l’objet d’observations et de calculs en rapport avec une population distribuée pyramidalement, telle que l’est incontournablement celle de l’humanité. L’application de la loi de Pareto à cette structure caractéristique, confirme que les pauvres sont condamnés à être plus nombreux que les riches. 14 % de la population (les riches) se partagent en effet 50 % de la richesse collective, alors que les autres 50 % vont aux 86 % restant de la population, pauvres (dont pauvres profonds).

Dans le cas d’une partition de la population en 3 catégories sociales, 3,7 % de la population – les riches – se partagent le tiers de la richesse collective, pendant que les représentants des classes moyennes qui en représentent 26,7 % se partagent le deuxième tiers et les pauvres – dont les pauvres profonds – soit 70 % de la population, se partagent le tiers restant. :

L’étude de la pyramide sociale permet par ailleurs de constater que si la richesse n’a pas d’autres limites que l’appétit et les facultés de ceux qui la convoitent ainsi que les ressources dont ils la tirent, la pauvreté a la sienne, qui est le niveau zéro de cette même richesse. Au-dessous, nul être humain ne peut descendre, sauf à y perdre ce qui précisément le distingue des autres espèces animales, ce qui est humainement inacceptable.

C’est à partir de ces constats que peut être indiquée la meilleure marche à suivre pour réduire la pauvreté autant que faire se peut et éradiquer la pauvreté profonde, tout en se gardant de confondre ces deux états, une telle confusion ne faisant que contribuer à augmenter le nombre des plus démunis et à les maintenir dans leur sort. En bref, il est nécessaire de tenir compte de ces réalités fondamentales pour mettre fin à une archaïque lutte des classes qui n’a fait qu’exacerber les frustrations sans rien changer au fond du problème pendant des millénaires, quels qu’aient été les arguments et les efforts déployés – à droite comme à gauche – depuis les premières révolutions serviles dont Spartacus fut l’un des meneurs, jusqu’aux théoriciens modernes, y demeurant plus ou moins obstinément attachés.

La misère, ou pauvreté profonde*, dont sont victimes les pauvres vivant au plus près de la base de la pyramide sociale est une plaie ouverte depuis toujours au flanc de l’humanité, qu’il s’agit de panser et guérir sans plus attendre, en y consacrant une partie de la richesse considérable créée et accumulée par les hommes au cours des siècles, sans que cela ait modifié en rien – bien au contraire – le sort des plus pauvres. Ne suffit-il pas pour s’en convaincre de considérer que le nombre de miséreux est de nos jours plusieurs fois ce qu’était la population humaine totale il a deux millénaires ? Quel que soit le nombre de ceux qui connaissent aujourd’hui les heureux effets du progrès scientifique et technique, 250 millions d’êtres humains peuplaient la Terre en l’an 1 de notre ère, alors que 1,5 à 2 milliards souffrent de pauvreté profonde de nos jours, sur une population qui en compte près de 8 milliards.
Le présent raisonnement faisant référence à la pyramide sociale et à l’échelle de richesse collective lui étant associée** conduit à préconiser le relèvement de la base de la pyramide sociale par rapport au niveau zéro de cette échelle, par instauration de ce revenu universel (RU) ayant déjà fait couler beaucoup d’encre. Une littérature importante existant sur le sujet, le lecteur est invité à s’y reporter et les adresses de quelques sites internet en traitant de manières contradictoires sont proposées ci-après***

En résumé, « Il s’agit de remplacer un enchevêtrement compliqué de dispositifs fiscaux, sociaux et familiaux, sans oublier diverses dispositions du droit du travail, par un seul outil redistributif intégré. » - Marc de Basquiat - AIRE, Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence.

« … des expérimentations de revenu de base se concrétisent en France et en Europe, c’est le moment de créer une véritable force citoyenne pour peser dans le débat et aboutir à l’instauration d’un revenu réellement inconditionnel, individuel et universel ! » - MFRB, MOUVEMENT FRANÇAIS POUR UN REVENU DE BASE.

Reste donc à tout faire pour que la raison triomphe sans tarder de la misère partout dans le monde, sachant que ce triomphe ira bien au-delà de celui escompté ; il sera alors possible de venir à bout du premier des maux de l’humanité qu’est une surpopulation dont les besoins dépassent désormais largement les ressources que lui offre sa planète.

Toujours pour des raisons liées à la structure incontournablement pyramidale de la société, les pauvres s’y multiplient en effet d’autant plus vite que leur pauvreté est profonde. Le relèvement de leur niveau de vie par le RU devrait donc entraîner un alignement de leurs taux de fécondité sur celui des catégories sociales pour lesquelles une descendance nombreuse n’est pas le seul moyen de lutter contre les aléas de l’existence et en particulier de la vieillesse. C’est ainsi que le revenu universel contribuera dans une mesure déterminante à la régulation indispensable de la démographie humaine, telle que la réclame de toute urgence la nature, sans compter la nécessité de répondre à un transhumanisme avançant à grand pas et dont les conséquences sur la valeur et le marché du travail seront considérables.

* - Entre autres définitions de la pauvreté et de la richesse, voir
** - Pour la définition de ce qui est nommé ici richesse collective, ainsi que pour tous détails d’ordre méthodologique concernant le raisonnement proposé, voir et/ou lire "Précis de pyramidologie sociale"

Source : En savoir plus ?

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