Projet de loi sur les emplois d’avenir : pour l’Usgeres l’insertion des jeunes ne doit pas obérer la logique de parcours qualifiant

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Projet de loi sur les emplois d'avenir : pour l'Usgeres l'insertion des jeunes ne doit pas obérer la logique de parcours qualifiant

L’Usgeres (Union de syndicats et Groupements d’Employeurs Représentatifs dans l’économie sociale), qui fait de l’insertion et de l’emploi des jeunes l’une de ses priorités, accueille favorablement le projet de loi « portant création des emplois d’avenir » mais s’inquiète d’une trop forte inadéquation entre les profils de jeunes et les besoins des employeurs.

L’Usgeres qui ouvrira une négociation fin octobre sur l’insertion et l’emploi des jeunes dans l’économie sociale estime que les emplois d’avenir, qui seront notamment fléchés vers l’économie sociale, sont susceptibles d’apporter des réponses à l’insertion dans l’emploi des jeunes et de répondre ainsi à un enjeu sociétal majeur.

L’Usgeres se félicite qu’un certain nombre des propositions qu’elle a formulées lors de la campagne présidentielle, soient reprises dans le projet de loi :
- Durée des contrats pouvant aller jusqu’à trois ans – durée permettant aux employeurs de construire un projet d’activité et d’emploi susceptible de s’inscrire dans un projet de moyen/long terme, d’une part, et aux titulaires de contrat de mettre le pied à l’étrier, d’autre part.
- Conclus sous la forme d’un CDD ou CDI.
- Ouvrant droit, pour l’employeur, à une mesure de soutien financier de la part de l’État, sous la forme d’une quote-part de la rémunération (calculée sur la base du SMIC) à hauteur de 75%.
- Renvoyant aux acteurs territoriaux et locaux la définition des domaines et activités visés par les emplois d’avenir prenant ainsi en compte la réalité du terrain.
- Prenant en considération la qualité des emplois proposés.

Les employeurs de l’économie sociale accueillent d’autant plus favorablement la création de ces contrats, que les besoins en main d’œuvre dans le secteur de l’économie sociale vont fortement croître d’ici à 2020. En effet, on estime à 608 000 le nombre de postes à pourvoir d’ici 10 ans suite aux départs massifs à la retraite.

Cependant, l’Union s’interroge sur l’efficience du fléchage de ces emplois qui s’adressent aux jeunes de 16 à 25 ans décrocheurs, sans qualification ou peu qualifiés. Pour l’Usgeres, le niveau de qualification des jeunes ciblés doit rester ouvert à des niveaux pouvant aller de 3 à 6. L’économie sociale connait en effet de forts besoins en recrutement sur des postes majoritairement qualifiés et/ou correspondant à des métiers réglementés. Par ailleurs, l’Union souligne que le recrutement de jeunes trop éloignés de l’emploi peut comporter des risques pour la structure elle-même qui ne serait pas en capacité de les intégrer. Dans nombre de secteurs de l’économie sociale qui s’adressent à des publics fragiles, les besoins de professionnels qualifiés dans l’accompagnement social priment.

Pour ce faire, l’Usgeres souhaite que le projet de loi puisse intégrer, de façon complémentaire :
- Un accompagnement de l’employeur sur les aspects ressources humaines.
- Un accompagnement renforcé du titulaire du contrat en matière de formation, notamment pour ceux qui n’ont pas le niveau requis : tutorat obligatoire et actions de formation nécessaires à l’accomplissement du projet mis en œuvre dès le début de contrat.
- Des enveloppes OPCA, obtenues sur appels à projet du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels, permettant de financer spécifiquement les actions d’accompagnement et de formation mises en oeuvre dans le cadre de l’emploi d’avenir.

L’Union entend, par ailleurs, s’appuyer sur le portail de l’emploi dans l’économie sociale qui sera lancé dans le courant de l’automne pour faciliter la rencontre entre l’offre et la demande d’emploi prenant notamment en considération le paramétrage de ces nouveaux emplois.

« L’Usgeres entend apporter sa contribution active au développement de l’emploi des jeunes et proposera dans les prochaines semaines un dispositif d’appui aux employeurs de l’économie sociale pour le déploiement des emplois d’avenir. L’Usgeres entend également être associée aux "comités stratégiques de pilotage emploi d’avenir" qui seront mis en place dans les territoires » souligne Alain Cordesse, Président de l’Usgeres.

Enfin, l’Usgeres poursuit le travail entamé avec les cabinets de Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, et de Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, sur la définition des métiers vers lesquels flécher ces emplois d’avenir ainsi que sur les dispositifs de formation associés.

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