Pourquoi s’engage-t-on aujourd’hui ?

Manifestation pour le climat « Look up » à Toulouse, 12 mars 2022 appelant les candidats à la présidentielle à prendre en compte l’urgence climatique. ©AFP - FRED SCHEIBER / AFP
Manifestation pour le climat « Look up » à Toulouse, 12 mars 2022 appelant les candidats à la présidentielle à prendre en compte l’urgence climatique. ©AFP - FRED SCHEIBER / AFP
Manifestation pour le climat « Look up » à Toulouse, 12 mars 2022 appelant les candidats à la présidentielle à prendre en compte l’urgence climatique. ©AFP - FRED SCHEIBER / AFP
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Comment analyser l’engagement des français ? Passe-t-il uniquement par l’engagement politique ? Anne Muxel et Adelaïde Zulfikarpasic, rattachées à la Fondation Jean-Jaurès, analysent l'évolution de l'engagement dans leur dernier ouvrage "Les Français sur le fil de l’engagement".

Avec
  • Anne Muxel Sociologue et politologue, directrice de recherche au Cevipof, spécialiste du rapport des jeunes à la politique
  • Adélaïde Zulfikarpasic Experte associée à la fondation Jean Jaurès et directrice de l'institut de sondage BVA

Anne Muxel, directrice de recherche en sociologie et en science politique au CNRS (Cevipof / Sciences Po) et Adelaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion proposent une nouvelle analyse de l’engagement. Dans leur dernier ouvrage Les Français sur le fil de l’engagement, publié le 17 mars 2022 aux Editions de l’Aube et avec la Fondation Jean Jaurès, les deux autrices reconsidèrent les nouvelles formes d’engagement. L’engagement politique demeure fortement ancré malgré des mutations structurelles, dues à une contestation de la démocratie représentative et une demande accrue de démocratie directe. Comme l'explique Anne Muxel, « on observe une diversité des formes de l’engagement et des façons dont les français conçoivent l’engagement. Il n’y a pas que l’engagement électoral : il y en a un politique, civique et dans la proximité de sa vie quotidienne ».

A trois jours du premier tour de l’élection présidentielle, la question de l’engagement des français revient sur le devant de la scène. La menace de l’abstention questionne sur la pérennité de l’engagement mais selon Adelaïde Zulfikarpasic « ce qui fait aujourd’hui la dynamique de l’abstention c’est la part polémique de l’abstention. Ceux qui s’abstiennent disent alors leur mécontentement, pour envoyer un message politique ». L’engagement doit-il uniquement passer par l’adhésion à un parti ou un syndicat, par le vote ou la défense d’idéaux politiques ? « Pour défendre une conviction, une idée, un engagement, le vote reste aussi important dans sa dimension symbolique mais d’autres formes l’égalent, comme l’engagement associatif. Le vote est une forme d’engagement, qui est chahuté, mais il reste important » considère Adelaïde Zulfikarpasic.

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Dès lors, la défense d’une cause sur les réseaux sociaux, la signature d’une pétition, l’appel aux boycotts sont tant de manières de s’engager qui se recentrent sur la décision individuelle et personnelle, au profit de l’action collective. « Il n’y a pas de concurrence : ceux qui participent le plus à des formes non conventionnelles (manifestations de rue, pétitions, boycotts) sont aussi ceux qui votent le plus. Il y a plus une articulation des formes conventionnelles et d’autres formes non classiques » conclue Anne Muxel.

La Grande Table idées
32 min

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