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Pourquoi on paie en coopek dans la chaîne de magasins Biocoop

La monnaie coopek va couvrir les différentes régions de France au moyen de partenariats avec des enseignes nationales comme Biocoop.

La monnaie coopek va couvrir les différentes régions de France au moyen de partenariats avec des enseignes nationales comme Biocoop. - Coopek-SCIC COOPEK

Monnaie alternative échangée contre un euro, le coopek est accepté en paiement par les magasins Biocoop. Cette initiative est diffusée via une carte et se veut centrée sur les achats favorisant le développement durable.

La mouvance naissante des monnaies complémentaires remplaçant l'euro, sous certaines conditions, compte un membre de plus. Lancé début octobre 2016, le coopek, contrairement à ses cousins dont l'usage est limité à une zone de chalandise locale, se veut dématérialisé et d'envergure nationale. La monnaie est 100% numérique via une carte sans contact, sans billet ni pièce.

"98% de la monnaie existante dans le monde sert aux échanges boursiers ou financiers. Donc, seulement 2% serviraient à l’économie réelle, celle des flux de produits et de services! La raison voudrait que tout cela s’arrête. Une raison plus grande encore consiste à imaginer des solutions alternatives et complémentaires" expliquait Gérard Poujade, à l'origine du coopek, lors de son lancement. Il est le directeur de la société coopérative d’intérêt collectif qui gère la monnaie. Son ambition est de couvrir progressivement le territoire par le biais d'enseignes partenaires l'acceptant comme mode de paiement.

Le plus symbolique et emblématique de ces partenariats est celui noué avec le réseau Biocoop. L'enseigne spécialisée dans les produis bio l'accepte progressivement dans ses magasins. C'est déjà le cas dans plusieurs boutiques en Loir-et-Cher. Ce sera le cas, dans les prochains jours, du magasin parisien situé dans le quartier République.

Vers des prêts inter-entreprises en coopek à 0%

Comme les autres monnaies locales existantes, le taux de change d'un euro pour un coopek a été adopté pour des raisons évidentes de simplicité. Mais, à chaque échange, 5% de la transaction est offert à des associations à but non lucratif. Plus généralement, pour pouvoir utiliser la monnaie alternative, il faut faire partie du même réseau, tant du côté du consommateur que du partenaire, commerçant ou autre. Une souscription unique (50 euros pour un particulier) et une cotisation annuelle (20 euros pour un particulier) sont demandées aux futurs utilisateurs. Depuis son lancement, ce sont 120 souscripteurs (particuliers et professionnels) qui ont "parié" au moins un coopek sur cette initiative!

Les promoteurs de la monnaie alternative ont d'autres ambitions dans les services financiers. Il sera possible d'accorder un crédit inter-entreprises à taux 0%, orienté vers des investissements durables.

En France, une trentaine de monnaies complémentaires ont déjà cours. Toutes véhiculent un modèle économique et social "alternatif", défendant des valeurs issues de économie sociale et solidaire. Et pour cause. Leur essor doit beaucoup à la la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire (ESS). Ce texte a reconnu les "monnaies locales complémentaires" comme moyen de paiement dès lors qu'elles sont à l’initiative de structures relevant des acteurs de l’ESS.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco