En ces temps de disette budgétaire, l’avenir s’annonce difficile pour de nombreuses associations, financées grâce aux subventions publiques.
- Eve Durquety Responsable du développement du département de l'ESS au sein du cabinet de conseil KPMG
- Jean-Claude Boual Président du Collectif Associations Citoyennes (CAC)
- Sébastien Goua Responsable innovation du groupe associatif SIEL BLEU
- Brigitte Giraud Vice-présidente du Mouvement Associatif en charge du pôle Economie
Pour pallier le désengagement de l’Etat, un nouvel outil, financier, pourrait bientôt être expérimentés : les SIB. Mais pour le secteur associatif, cela revient à faire entrer le loup dans la bergerie…
A défaut d’être simple à résoudre, l’équation est facile à comprendre : dans un contexte de restrictions budgétaires, de moindres dotations de l’Etat en faveur des collectivités locales, les subventions se font plus rares. Pour les associations, en bout de chaîne, il s’agit donc de trouver de nouvelles ressources. Dans le cas contraire, c’est toute leur activité qui est remise en cause. L’enjeu n’est pas mince. La France compte 1.3 million d’associations. Lesquelles fonctionnent avec une large majorité de bénévoles : 16 millions, mais aussi un nombre conséquent de salariés : 1.8 millions. Soit 8 % de l’emploi salarié en France. Des emplois menacés par la baisse des budgets. Alors où trouver de nouvelles ressources ?
Pourquoi pas du côté des investisseurs privés ? C’est la piste proposée dans un rapport remis en septembre dernier à Carole Delga, la secrétaire d’Etat à l’Economie sociale et solidaire. Son auteur, Hugues Sibille, y propose d’importer une méthode de financement anglo-saxonne : les SIB pour Social Impact Bonds (ou Titres à Impact Social dans leur version francisée). Autrement dit l’ouverture du monde associatif aux marchés de capitaux. Le principe repose sur la logique du retour sur investissement. Si l’association remplit les objectifs qui lui ont été assignés, le gouvernement rembourse l’investisseur privé, avec un bonus à la clé. Ce système se veut, dans un premier temps en tout cas, seulement expérimental. Mais pour une partie du monde associatif, cela revient à soumettre leur secteur aux exigences de la finance. A faire entrer le loup dans la bergerie.
« Les associations doivent-elles être rentables ? »
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Laure Chaudey
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