Par M. M.
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La Gironde veut participer au plan de développement des Scop et autres coop durant le quinquennat.

L’objectif de doubler le nombre de Scop (sociétés coopératives et participatives) en cinq ans est-il réaliste ? La Gironde, qui compte actuellement 500 coopératives (4 000 salariés) sous forme de Scop ou autre, se place en tout cas dans ce projet, « même s’il sera peut-être difficile de tenir le cap », concède Jean-Luc Gleyze, vice-président du Conseil général en charge de l’économie sociale et solidaire.

Le premier forum départemental des coopératives, qui s’est tenu hier à Bordeaux, entre dans cette démarche. Les vents sont favorables à cette économie « de personnes, pas de capitaux », à ce modèle collectif qui privilégie la proximité, l’engagement citoyen et non le profit. Ce qui ne signifie pas « angélisme » ; « il faut quand même un marché, du professionnalisme », a rappelé Christiane Bouchart, présidente du réseau des collectivités pour une économie solidaire.

L’appui des collectivités

Alors que le gouvernement prépare une loi-cadre sur l’économie solidaire, nombre de collectivités encouragent et aident déjà les coopératives, Scop et autres sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), dont Autocool est un exemple. La Région Rhône-Alpes s’est dotée d’une société de capital-risque destinée aux projets coopératifs, la ville de Niort aide à la reprise par leurs salariés d’entreprises en difficulté. La Gironde (chaque année 370 000 euros vont aux coop) est à l’initiative de trois coopératives d’activités et d’emploi : Coop’Alpha (Lormont), Co-Actions (Captieux) et Coop & Bat (Lormont).

À côté des entreprises publiques et privées, les coop sous leurs différentes formes « participent à l’éco-diversité », a souligné Patrick Lenancker, le président de la confédération générale des coopératives. Et seulement 10 % naissent sur les décombres judiciaires d’une société.

Pour les promoteurs de ce modèle économique et social, le « choc coopératif » souhaité par le gouvernement ne pourra toutefois pas réussir sans des aménagements. Il en est ainsi de la période d’information des salariés susceptibles d’être repreneurs de leur entreprise. Pour bien préparer le dossier, 18 mois seraient nécessaires au lieu des trois mois actuels.

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L’autre frein au développement des Scop est financier. La Confédération propose un statut intermédiaire de « Scop d’amorçage », qui verrait un fonds d’investissement intervenir au départ à plus de 50 %. Les salariés auraient ensuite un délai de plusieurs années pour devenir propriétaires en totalité de leur coopérative. Enfin, une partie des fonds de la Banque publique d’investissement (BPI) pourrait être dévolue au développement de cette économie.