Le volontariat associatif, un choix de société

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Le volontariat associatif, un choix de société

Alors que le gouvernement annonce ce mardi 29 septembre son « plan jeunes » et qu’il prépare la future Conférence de la vie associative en décembre prochain, le sujet du volontariat apparaît comme une réforme historique pour « faire société », c’est-à-dire faire confiance à la société et aux citoyens qui s’organisent pour l’intérêt général. Souvenons-nous que l’actuel service civil de cohésion social est né des émeutes de banlieues en décembre 2005 et qu’il s’est ajouté aux nombreux et parfois très éloignés statuts de volontariats (de la sécurité civile au volontaire internationaux en entreprises). Souvenons-nous aussi du débat de la création d’un service civique obligatoire lors des élections présidentielles de 2007 qui a abouti notamment au rapport intéressant de la commission Ferry en 2008, à chaque fois le sujet du volontariat cristallise des visions de société et d’un type de relations entre ceux qui la composent et ceux qui la dirigent…

La CPCA a choisi de comprendre les réalités vécues du volontariat associatif aujourd’hui pour mieux se positionner dans le grand débat sur la réforme du service civique volontaire qui devrait voir le jour en 2010 dans notre pays. Elle publie donc une étude inédite rassemblant l’opinion de plusieurs centaines de jeunes volontaires et l’avis de responsables associatifs « gestionnaires » de missions de volontariats. Si ce point de vue n’a pas vocation à traiter de l’ensemble de la problématique du volontariat, ces réalités vécues montrent clairement que les jeunes ont choisi et plébiscité un volontariat de mission au service de l’intérêt général… et de leur insertion sociale et professionnelle. L’approche « service civil et citoyenneté » est ici relativisée par les faits dans la mesure où ces jeunes témoignent avant tout de motivations individuelles (culture, solidarité) qui s’inscrivent bien dans des projets associatifs collectifs mais ouverts à l’engagement personnel. Cette rencontre entre un engagement individuel et une logique collective est au cœur du volontariat associatif. Elle est aussi passionnante que problématique au regard des nouvelles formes de travail et donc de management qu’elle contribue à inventer.

La CPCA poursuivra sa réflexion avec une table ronde publique le 28 octobre qui s’inscrira parfaitement dans l’agenda des travaux préparatoires de la Conférence de la vie associative. Espérons que la concertation sur le « service civique » sera également au rendez-vous des travaux préparatoires menés sous l’égide du Haut commissaire à la Jeunesse, car pour faire du service civique une réussite, il ne faudra pas se contenter de l’énoncé de grands principes d’intégration républicaine mais bien composer avec les réalités des expériences du volontariat associatif.

Nadia BELLAOUI, Vice-présidente de la CPCA en charge de l’engagement associatif

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