Le secteur financier contre le développement durable

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Le secteur financier contre le développement durable

Dix associations anglaises majeures, dont les
Amis de la Terre Angleterre, viennent de publier un rapport sur les
impacts environnementaux et sociaux massifs générés par le secteur
financier européen. Par des études de cas en matière de changement
climatique, de corruption, d’évasion fiscale, de pauvreté, d’exclusion
sociale, de violation des droits humains et de dégradation de
l’environnement, le rapport démontre que le secteur financier n’assume
pas ses responsabilités et détruit toute chance d’atteindre les
Objectifs de Développement pour le Millénaire. Les approches volontaires
ne répondent pas aux enjeux : des normes juridiques sont impératives
pour le secteur financier à l’échelle nationale et européenne.

Le rapport publié par dix organisations anglaises (1) met en évidence
les dommages générés par le secteur financier européen. Sept études de
cas démontrent comment les activités du secteur portent atteinte aux
objectifs internationaux décidés par les Etats, de la lutte contre le
dérèglement climatique à l’éradication de la pauvreté, en passant par la
bataille contre la corruption et la protection des droits humains.

Sébastien Godinot des Amis de la Terre explique : « Jusqu’alors, le
secteur financier privé a réussi à rester très discret sur ses impacts
environnementaux et sociaux, directs ou indirects. Mais la situation
évolue extrêmement vite : la société civile et les citoyens demandent
désormais aux banques, assurances et marchés financiers de rendre des
comptes, justifier leurs investissements et mettre en place des
politiques limitant leurs impacts et orientant leurs investissements de
manière durable et équitable. Une attente fondamentale existe aussi en
direction des Etats, qui doivent encadrer les activités du monde de la
finance ».

Il poursuit : « Ce rapport illustre à quel point les engagements des
acteurs financiers restent superficiels face à leurs responsabilités.
Par exemple, alors que se déroule actuellement la Conférence des
Nations-Unies sur la lutte contre le changement climatique à Montréal,
la prise en compte du changement climatique par le secteur financier
privé est dérisoire ».

Le rapport conclut que les initiatives volontaires sont loin de répondre
aux enjeux, et appelle les Etats européens et l’Union européenne à
prendre des mesures législatives pour garantir que le secteur financier
assume ses responsabilités et contribue à la création de sociétés
durables. En France, les Amis de la Terre préparent une campagne sur la
responsabilité des banques françaises en matière de changement
climatique.

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