Il faut bien le reconnaître, les chiffres que doit dévoiler la Confédération générale des Sociétés coopératives et participatives (CG Scop), ce mardi 14 mai, paraîtront bien modestes, au regard des difficultés économiques dans lesquelles est plongé le pays. Mais ils confirment le regain d’intérêt que connaît, depuis ces derniers mois, ce statut d’entreprise si particulier, notamment depuis l’aventure SeaFrance.

En 2012, 248 nouvelles Scop ont vu le jour, soit sous forme de création d’entreprises ex-nihilo, soit après reprise ou transmission de sociétés. Mais compte tenu des défaillances, le nombre net de Scop ne progresse « que » de 120, pour atteindre au total 2 165 coopératives. « Il faut remonter avant la crise, en 2007, pour retrouver un aussi bon niveau de création », se réjouit la CG Scop.

Une plus grande pérennité

Au total, ces entreprises emploient 43 860 salariés, soit 1 600 emplois de plus en un an. Elles ont réalisé 3,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net de 130 millions d’euros.

Ces structures font aussi preuve d’une solidité : 82,5 % des Scop créées il y a trois ans sont encore en activité, contre 66 % pour la moyenne des entreprises françaises, selon l’Insee. La CG Scop explique en partie cette performance par les spécificités liées au statut Scop : ces coopératives mettent en réserve 40 à 45 % de leur résultat, ce qui permet de renforcer les fonds propres et contribue au développement de long terme de l’entreprise.

Les services, première source de création de Scop

Par secteur, les métiers de services (production audiovisuelle, édition, informatiques, conseil, architecture, ingénierie…) continuent de se renforcer puisqu’ils concentrent maintenant 43,7 % des Scop et près de 36 % des emplois. Ce sont aussi les activités les plus dynamiques, avec les trois quarts des créations nettes d’entreprises. Les secteurs « historiques » de la construction et de l’industrie manufacturière occupent toutefois encore la première place, avec 43 % des salariés.

Un « choc coopératif »

Bien que positifs, ces chiffres doivent être relativisés, notamment au regard des ambitions affichées par le secteur. En novembre 2012, lors du congrès de la CG Scop à Marseille, le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, s’était fixé l’ambition de doubler d’ici à cinq ans le nombre de ces sociétés.

Pour y parvenir, il avait promis « un choc coopératif » et la mise en place de plusieurs mesures de soutien dans le cadre de politiques publiques et de la future loi ESS (économie sociale et solidaire). La création d’un nouveau « statut transitoire » et d’un droit préférentiel de rachat par les salariés sont notamment à l’étude.

Priorité aux transmissions d'entreprises saines

Ces deux mesures sont essentiellement destinées à favoriser la reprise d’entreprise en difficulté ou la transmission de société saine par un chef d’entreprise en situation de partir à la retraite. L'enjeu est de taille : environ 50000 dirigeants de PME employant 10 à 100 personnes ont plus de 55 ans.

La CG Scop souligne d'ailleurs que près d'un quart des emplois créés dans des Scop l'an dernier l'ont été à la suite de transmission d'entreprises saines. « Cette source d'emplois constitue désormais une priorité », souligne l'organisation. Elle devrait publier en juin ou juillet un plan de développement en ce sens.