Le numérique mondial, le "septième continent" de la consommation d'énergie

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Le numérique mondial, le "septième continent" de la consommation d'énergie

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Une pile d'équipements électroniques dans une usine du Havre (en mai 2017)
Une pile d'équipements électroniques dans une usine du Havre (en mai 2017)
© AFP - Charly Triballeau

Dans une étude publiée le 22 octobre, le cabinet d'experts GreenIT révèle que l'empreinte environnementale de nos vies numériques équivaut de 2 à 3 fois (selon l'indicateur observé) à celle de la France. Contrairement à une idée reçue, ce sont les appareils que nous utilisons au quotidien qui polluent le plus.

Si le numérique était un pays, il aurait le même impact sur l'environnement que deux à trois France cumulées. Il faut dire que partout dans le monde, ces outils se sont confortablement installés et multipliés : d'ailleurs, si l'on mettait tous les appareils numériques du monde sur une (très, très grande) balance, ils pèseraient autant que 179 millions de voitures, soit cinq fois le parc automobile français.

► DOCUMENT - Le rapport complet sur le site de GreenIT

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Forcément, une telle masse de produits connectés, ça a un coût pour notre planète. En 2019, d'après le cabinet GreenIT, l'empreinte environnementale du numérique mondial est impressionnante : 6.800 TWh (térawatt-heures) d'énergie consommée, 1.400 millions de tonnes de gaz à effet de serre émis, 7,8 millions de m3 d'eau douce utilisés...

Ça ne vous dit pas grand-chose ? Plus concrètement, cela représente respectivement 82 millions de radiateurs électriques allumés en permanence, 116 millions de tours du monde en voiture, et 3,6 milliards de douches. Une part non négligeable, aussi, de notre impact global sur l'environnement (même si étrangement, c'est pour la consommation d'électricité que le numérique représente une goutte d'eau dans nos usages globaux).

Notre utilisation des outils numériques, un enjeu majeur

C'est la fabrication de tous ces appareils qui a l'impact le plus fort sur l'environnement, et donc nos propres habitudes d'utilisateurs. Viennent ensuite la consommation électrique des équipements, du réseau et des centres informatiques, et enfin la fabrication des équipements plus spécifiques comme les réseaux et les centres informatiques.

Comme depuis 15 ans, GreenIT estime que ce sont les utilisateurs qui concentreront la majorité de l'impact écologique du numérique en 2025. Ainsi, 62 % des émissions de gaz à effet de serre liées au numérique sont liées à notre utilisation de tous ces appareils, dont 35 % rien que pour leur fabrication. Et ce ne sont plus seulement les ordinateurs (qui représentaient en 2010 près de 40 % des impacts) qui détériorent notre environnement : d'ici 2025, les télévisions (et leurs écrans de plus en plus larges), smartphones et objets connectés devraient représenter de 31 à 65 % de l'impact du numérique.

À réécouter : Cliquer, c’est polluer
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Le cabinet estime toutefois que quatre mesures simples pourraient réduire drastiquement cette empreinte titanesque du numérique sur l'environnement : réduire le nombre d'objets connectés (par exemple en les mutualisant), réduire le nombre d'écrans plats (en les remplaçant par d'autres technologies moins polluantes, comme les vidéo projecteurs ou les lunettes de réalité virtuelle), augmenter la durée de vie des équipements (en favorisant le réemploi, ou en luttant contre des modèles économiques incitant à changer régulièrement d'appareil, comme le font les opérateurs téléphoniques), et enfin "écoconcevoir les services numériques".

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