La psychiatrie sous camisole budgétaire

Les soignants alertent sur la situation dramatique de la psychiatrie en France ©AFP - ALAIN JOCARD
Les soignants alertent sur la situation dramatique de la psychiatrie en France ©AFP - ALAIN JOCARD
Les soignants alertent sur la situation dramatique de la psychiatrie en France ©AFP - ALAIN JOCARD
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En parallèle de plusieurs mouvements de grèves, et d'une manifestation ce matin à Paris, 100 psychiatres ont écrit à la ministre de la santé. En manque de moyens financiers et de reconnaissance, ils réclament que la psychiatrie ne soit plus le parent pauvre de la médecine française.

Avec
  • Noël Pommepuy Chef de service de pédopsychiatrie à l'Etablissement public de santé Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne) et représentant de la communauté de la psychiatrie publique de Seine-Saint-Denis
  • Danielle Messager Journaliste
  • Antoine Pelissolo Chef du service de psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne)

Devant chez vous régulièrement, il y a ce monsieur qui parle tout seul et tout le monde passe, vous y compris, sans accrocher son regard. Mais quand même en se demandant quelle est son histoire pour qu'il se retrouve livré à lui même.

Ça me fait penser à la dame du 96, le bus qui monte jusqu'à chez moi. Ça fait très longtemps qu'on ne l'a pas vue. Les chauffeurs avaient une bienveillance réelle pour elle, elle pouvait passer sa journée entre Montparnasse et les Lilas. Peut-être qu'elle a fini par être prise en charge, ou qu'elle est toujours dans la rue, mais que sa très grande détresse et elle parcourent la ville sur une autre ligne.

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Bipolaires, schizophrènes, troubles du spectre de l'autisme, dépression grave... Les troubles psychiques touchent des millions de personnes. Mais les moyens eux, ne suffisent plus. Pas même ces 50 millions d'euros que la ministre a rajouté tout récemment.

Manifestation ce matin à Paris, sous la neige. Les médecins s’inquiètent, ils le disent, ils le crient, comme leurs patients. Mais plus de 25 % des postes de psychiatrie dans les hôpitaux ne sont pas pourvus. Les familles, nous en aurons au téléphone ce soir j’espère, quand elles racontent le parcours de santé de leurs proches pointent très bien du doigt les carences, les non réponses, les préjugés aussi. Les maladies mentales sont stigmatisées, c'est peut-être aussi pour ça qu'elles sont les parents pauvres de la médecine... et peut être d'ailleurs, qu'il faudrait commencer par changer de regard.

On en parle ce soir avec : 

Antoine Pelissolo, Chef du service de psychiatrie de l'hôpital Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne)

Noël Pommepuy, Chef de service de pédopsychiatrie à l'Etablissement public de santé Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne) et représentant de la communauté de la psychiatrie publique de Seine-Saint-Denis

Danielle Messager, Spécialiste Santé à France Inter

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