La Schizophrénie OGM de la France

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La Schizophrénie OGM de la France

Le lundi 29 novembre, lors du vote à Bruxelles du comité régulateur sur
les OGM, il était difficile de comprendre la position de la France. En
effet durant cette même session, la France s’est opposée à la levée des
moratoires nationaux adoptés par 5 pays membres (dont la France), et
s’est en même temps montrée favorable à l’autorisation du maïs MON863.

Pour Jordi Rossinyol, des Amis de la Terre : « La France par ce vote
contradictoire a montré que la prise en compte de la santé des citoyens
n’est pas la priorité face aux intérêts économiques. Mais ne soyons pas
trop négatifs, grâce à la France nous avons découvert un nouvel effet
secondaire des OGM : ils rendent schizophrène !! »

En ce qui concerne sa position sur le MON863, la France aurait-elle été
influencée par l’Agence Européenne pour la Sécurité Alimentaire, dont un
rapport publié récemment par les Amis de la Terre-Europe, démontre les
liens étroits avec l’industrie ? Certainement, mais comme le note
Christian Berdot des Amis de la Terre-France : "Même si les avis de
l’AESA ont pu jouer un rôle, il est certainement moindre que celui des
pressions incessantes du lobby des ’maïsculteurs’ sur le Ministère de
l’Agriculture et le gouvernement. Le président de Maiz’Europe et de
l’Association Générale des Producteurs de Maïs, Christophe Terrain,
claironnait encore récemment que "Les avantages (des OGM végétaux) sont
très supérieurs aux risques qui ne sont que supposés" (Sud-Ouest le
09/02/04) alors que toutes les études laissent à penser que les risques
sont supérieurs aux avantages supposés".

Il convient de saluer la position de la France quant au vote contre la
levée des moratoires nationaux, mais que dire de son accord en ce qui
concerne l’autorisation du maïs Monsanto MON863 ? Cette prise de
position apparaît en totale contradiction avec les éléments fournis par
la Commission du Génie Biomoléculaire française (CGB) qui a conclu qu’il
était impossible, à partir des données disponibles, de démontrer
l’absence de dommages chez les animaux. Le directeur de l’INRA, qui à ce
titre siège à la CGB, a d’ailleurs fait part de son inquiétude à la vue
des nombreuses anomalies dans les résultats expérimentaux provenant de
l’étude sur l’alimentation de rats avec du maïs MON863.

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