L’économie sociale et solidaire est-elle une alternative ?

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L'économie sociale et solidaire est-elle une alternative ?

Pour représenter l’économie sociale et solidaire (ESS), on cite le plus souvent des chiffres
 : 10
% de l’emploi en France, 2,3
millions
de personnes salariées, 215
000 établissements. Mais derrière ces éléments censés donner la mesure de cette « 
autre économie
 », des
interrogations et des enjeux se dessinent
 : quel est le périmètre de l’ESS aujourd’hui
 ? Quel poids a-t-elle réellement dans le PIB
 ? Peut-
on/doit-on l’évaluer à l’aune des critères établis par la finance
 ? Est-elle condamnée, au pire, à la marginalité, au mieux, à l’indifférenciation
 ?

Une loi-cadre est actuellement en préparation pour tenter de mieux prendre en compte et développer l’ESS. Le sens même qu’on
peut lui donner fait encore débat. Selon une optique plutôt caritative, il s’agirait seulement de prendre en charge les coûts sociaux de la
crise, que la puissance publique et la famille ne pourraient plus assumer seules. Mais on peut y voir aussi un espace d’innovation sociale
qui ferait émerger de nouvelles activités, vouées à rentrer tôt ou tard soit dans le domaine public, soit dans la sphère marchande (Danièle
Demoustier page
10).

Les acteurs, eux, insistent davantage sur leur mode de gouvernance. Le statut juridique des coopératives, mutuelles, associations et
fondations, qui partagent des valeurs telles la solidarité entre les membres et la non-lucrativité, suffirait, pour certains, à définir le secteur. Comment considérer alors l’activité de ces petites entreprises « 
sociales
 », type SAS (société par actions simplifiées), et de ces entrepreneurs qui relocalisent en sauvant des emplois et en limitant les bénéfices des actionnaires
 ? L’ESS doit-elle se
cantonner à certaines niches comme les services à la personne
 ? L’intérêt général est-il suffisant pour définir les contours de l’ESS
 ? . Cette notion, qui devrait en principe échapper à la loi de la rentabilité, ne saurait servir de caution morale à certains grands groupes, dont la véritable vocation reste capitaliste. La question est délicate, les enjeux, notamment l’accès à certains marchés publics, importants.

L’économie sociale et solidaire est-elle une alternative ?
Dossier de la Ligue de l’Enseignement

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