L’ESS, pilier de la transformation sociale ? Les apports récents du PCF

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L'ESS, pilier de la transformation sociale ? Les apports récents du PCF

Le PCF tient son congrès du 7 au 10 février à Auvervilliers. L’ESS y sera discutée. Voici le texte proosé par Sylvie Mayer, Jean Luc Gibelin, Jean Paul Pla,Jean Paul Plassard,Gilles Rémignard. "Lors de son 23e congrès, en mai 1979, le Parti communiste affirmait dans la résolution finale : « La France a besoin d’une démocratie économique. Elle doit mettre en œuvre un nouveau type de développement conçu, orienté et contrôlé par et pour les travailleurs, les usagers, les citoyens. Cette maîtrise suppose que les grands moyens de production et d’échange deviennent la propriété de la société. Elle exige un ensemble suffisant de nationalisations démocratiques, à côté d’autres formes de propriété sociale et d’un secteur économique fondé sur la propriété privée. » Depuis lors, et jusque dans les années 2000, cette décision de congrès n’a pas été suivie de propositions, ni d’actions militantes ou parlementaires permettant sa mise en œuvre concrète. [...]

Depuis 2005, un groupe de travail du PCF « économie sociale et solidaire-commerce équitable » s’est mis en place. Une de ses premières initiatives a été de réunir des acteurs de l’économie sociale en présence de Marie George Buffet, secrétaire nationale3.

La base commune pour le 36e congrès proposée par le Conseil National indique : « Nous voulons organiser la coopération entre les sites de production comme le proposent souvent les organisations syndicales, et favoriser les circuits courts qui économisent la planète. Nous voulons instaurer un droit de préemption pour les salarié-es sur leur outil de travail, développer l’économie sociale et solidaire. »

Face à la crise du capitalisme qui organise une restructuration-destruction de l’outil de production guidée par l’esprit de lucre et de démesure à travers la spéculation financière, l’alternative à construire ne peut se limiter à la socialisation des moyens de production et aux services publics.

Comment construire les bases d’une démocratie nouvelle, non seulement dans la cité, mais aussi dans l’entreprise ? Comment reconstruire une relation entre produire et consommer en partant des besoins et non de l’offre qui organise l’obsolescence des produits ? Comment construire la planification écologique inscrite dans le programme « l’humain d’abord » du Front de gauche ? Construire des coopérations interentreprises à tous les niveaux de territoire, y compris international, se substituant au dogme de la concurrence libre et non faussée ? Cela permettrait entre autre, d’amorcer la mise en œuvre d’une économie circulaire, évitant les accumulations de déchets et les pertes de ressources naturelles. La démocratie, cette prise en main de leurs affaires par les citoyens eux-mêmes est rendue possible par le haut niveau d’éducation et de formation de la population et par le développement de l’information gratuite en réseau.

L’économie sociale et solidaire (ESS) est l’un des outils de cette reconstruction, même si aujourd’hui il y a nécessité de remettre ses pratiques en adéquation avec ses valeurs fondatrices, ses objectifs, son statut (une personne = une voix). En effet, les entreprises de l’ESS ne sont pas automatiquement synonyme d’entreprise idéale. Le poids de la concurrence des sociétés de capitaux, la nécessité de dégager des excédents d’exploitation, d’avoir des fonds propres, dans un contexte général économique et idéologique ultra-libéral, impactent les entreprises de l’économie sociale, notamment les plus importantes d’entre elles, banques coopératives, assurances mutualistes4.

Dès lors, le Parti communiste travaille sur trois idées fortes qui associent résistance (revendication, action) et participation à la construction d’une autre gestion de l’économie :
- Produire, échanger, financer autrement, sur d’autres critères que ceux de la rentabilité de court terme ;
- Renforcer la citoyenneté économique notamment dans les banques mutualistes et coopératives ;
- Construire une « Économie équitable » : Secteur alternatif qui ne soit ni marché, ni État, ni contre-société marginalisée.

Conclusion

Ainsi que l’exprime l’appel du Front de gauche pour une économie sociale et solidaire de transformation, « Le développement de l’ESS n’est pas une affaire marginale. Il est essentiel dans la construction d’un nouveau système économique. Les principes de non lucrativité, de personnalité morale de l’entreprise, de démocratie, de solidarité et d’égalité sont au cœur du projet de transformation sociale et écologique. »10

Il y a là une ambition nationale, voire européenne, de relocalisation, de reconversion écologique et so
ciale de l’économie et de priorité aux circuits courts et à l’économie circulaire dans une démarche d’intérêt général.

De grands services publics des biens communs pratiquant des formes de gratuité (eau, énergie, santé, éducation…), une nationalisation ou renationalisation démocratique des secteurs clés de la production (grandes entreprises de l’agroalimentaire, de la pharmacie) associée à un développement des entreprises de l’économie sociale ouvriraient la voie à ce nouveau mode de développement vers une économie solidaire démocratique.

Les assemblées citoyennes et les ateliers législatifs proposés par le Front de Gauche peuvent être des lieux propices pour agir et obtenir des avancées concrètes qui aillent pas à pas en ce sens.

Source : La suite de l’article par ici...

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