Jean Rochefort

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Jean Rochefort
Description de cette image, également commentée ci-après
Jean Rochefort en 1979, lors de la sortie de Courage fuyons.
Nom de naissance Jean Raoul Robert Rochefort
Naissance
Paris 20e (France)
Nationalité Française
Décès (à 87 ans)
Paris 14e (France)
Profession Acteur
Réalisateur
Éleveur de chevaux
Films notables voir filmographie

Jean Rochefort est un acteur français, né le à Paris où il est mort le .

À l'instar de ses amis de la « bande du Conservatoire » (dont font partie notamment Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo, Claude Rich, Bruno Cremer, Annie Girardot ou Françoise Fabian), Jean Rochefort s'est peu à peu imposé comme une figure du théâtre, de la télévision puis du cinéma français dès les années 1960. Reconnaissable à sa voix chaude, à sa moustache et à un style de jeu caractérisé par le flegme et l'ironie, il a joué dans cent treize films et trente-sept téléfilms, jusqu'à son dernier rôle dans Floride, en 2015.

D'abord voué aux seconds rôles, notamment aux côtés de Belmondo dans Cartouche, Les Tribulations d'un Chinois en Chine ou L'Héritier, il devient un acteur de premier plan à partir des années 1970. Il s'installe au sommet de l'affiche de nombreux films français notables, parmi lesquels Le Grand Blond avec une chaussure noire, L'Horloger de Saint-Paul, Que la fête commence..., Un éléphant ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au paradis, Le Crabe-Tambour, Tandem, Le Mari de la coiffeuse, Ridicule, ou encore Le Placard. Alternant des rôles dans des films grand public et des films d'auteurs, il devient une figure emblématique du cinéma français. C'est l'acteur fétiche d'Yves Robert et de Patrice Leconte.

Plusieurs fois récompensé, Jean Rochefort remporte notamment le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Que la fête commence... en 1976 et le César du meilleur acteur pour Le Crabe-Tambour en 1978, puis reçoit en 1999 un César d'honneur, couronnant l'ensemble de sa carrière.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Jean Raoul Robert Rochefort naît le dans le 20e arrondissement de Paris[1],[2],[3], il est issu d'une famille d'origine dinannaise. Son père Célestin Rochefort est fils de cocher ; autodidacte, il passe le certificat d'études, est embauché à la Banque de France à 16 ans et termine sa carrière comme cadre supérieur dans l'industrie pétrolière, dans la société Shell[4] ; sa mère Fernande Guillot est comptable[5].

Jean Rochefort grandit à Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale (à la Libération, il assiste au spectacle des femmes tondues, ce qui lui donnera une vision noire de la nature humaine[6]), puis à Vincennes, Rouen et Nantes.

Enfant rêveur, il fait des études médiocres au lycée Pierre-Corneille de Rouen, au collège de Cusset et au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés[7]. Il désespère son père, à l'opposé de son frère aîné Pierre qui intègre Polytechnique[8],[9] et devient ultérieurement ingénieur général de l'armement[10].

Jean Rochefort passe tous ses étés à Dinan. Après la guerre, la famille Rochefort achète une résidence secondaire sur la Côte d'Émeraude à Saint-Lunaire[4], en Ille-et-Vilaine, une vingtaine de kilomètres au nord de Dinan. Jean Rochefort reste toute sa vie attaché à cette région ; en 2000, il achète une maison à Saint-Briac, petite ville balnéaire qui jouxte Saint-Lunaire.

Le Conservatoire et la compagnie Grenier-Hussenot[modifier | modifier le code]

Son père envisage pour lui une carrière de comptable. En 1948, à la suite d'une mésentente passagère entre ses parents, Jean et sa mère sont contraints de rester en Bretagne après les vacances estivales. C'est durant l'hiver de cette année-là que l'ennui le lie à Pierre Besson, le fils de la marchande du bazar qui le persuade de prendre des cours de théâtre à Nantes, puis l'année suivante, de venir à Paris suivre à 19 ans les cours à l'école de la rue Blanche[4],[5]. Selon d'autres sources, c'est en 1947 qu'il se prend de passion pour le théâtre et le métier d'acteur, à l'issue d'une représentation de la pièce Liliom de Ferenc Molnar, à laquelle il assiste avec sa mère à la Gaîté-Montparnasse[11],[12]. Son père accepte de l'inscrire au conservatoire municipal de Nantes, où il habite, qui ne forme que des comédiens amateurs.

Jean Rochefort au début des années 1950, sans moustache (Studio Harcourt).

Il entre ensuite au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris où il a pour condisciples Jean-Paul Belmondo, Annie Girardot, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, Françoise Fabian, Pierre Vernier, Michel Beaune, Bruno Cremer. Ils forment la « bande du Conservatoire ». Jean Rochefort apprend, le , qu'il n'est pas admis à concourir[7]. Il en est profondément affecté[13].

Jean-Pierre Marielle l'incite à passer une audition à la compagnie Grenier-Hussenot, au sein de laquelle il est admis. Il y reste sept ans, appréciant « l'esprit d'avant-garde comique et la recherche de spectacles de qualité[12] ». Il y est remarqué pour son aisance à jouer tant le drame que la comédie. Rochefort y fait la connaissance d'Yves Robert et d'Hubert Deschamps, avec lesquels il se produit fréquemment au cabaret. À ces occasions, il croise Jacques Brel, Georges Brassens et la chanteuse Barbara, avec laquelle il a une brève liaison[14]. Par son entremise il fait la connaissance de Philippe Noiret, qui se produit comme elle au cabaret L'Écluse[15]. Il deviendra son ami.

Théâtre et télévision[modifier | modifier le code]

Jean Rochefort commence sa carrière au théâtre à l'âge de vingt-trois ans, dans Azouk d'Alexandre Rivemale. Il joue essentiellement des auteurs contemporains : François Billetdoux, Dürrenmatt, René de Obaldia, Arthur Miller, Jean Giraudoux, Peter Ustinov, Robert Hossein. En 1964, Delphine Seyrig, l'impose comme partenaire dans Cet animal étrange, adaptation de nouvelles de Tchekhov par Gabriel Arout, mise en scène par Claude Régy. Le spectacle est un succès critique et public. L'année suivante, il se rend à Londres avec Seyrig auprès du dramaturge Harold Pinter. Celui-ci leur accorde les droits de deux de ses pièces, La Collection et L’Amant, qu’ils interprètent, toujours sous la direction de Claude Régy. Au contact de Delphine Seyrig[16] il prend conscience de son capital de séduction[14] : « Quand Delphine m'a fait savoir qu'elle désirait que je sois son partenaire dans des nouvelles de Tchekhov, je n'en revenais pas, moi le clown faux derche à la moustache récente. Le jour de la première, à ma grande surprise, le public n'a pas ri alors que cette beauté d'actrice tombait amoureuse de moi ! J'étais devenu le mâle qui donnait confiance[17] ».

En 1976 il déclare : « Au théâtre (...) je n'ai à rougir de rien. En vingt-cinq ans, il n'y a pas une pièce que je renie, car je n'ai jamais eu à accepter quelque chose qui ne me plaisait pas[12] ». Ses apparitions au théâtre s'interrompent pendant la décennie 70, parallèlement au succès grandissant qu'il connaît au cinéma. Il retournera sur les planches à partir de 1982 et jouera notamment en 1998 dans « Art », la pièce de Yasmina Reza.

Il fait ses débuts à la télévision dès 1957 en jouant notamment sous la direction de Stellio Lorenzi (La Dame de pique, d'après Pouchkine en 1958), Marcel Bluwal (Le mariage de Figaro en 1961), Claude Barma (La nuit des rois d'après Shakespeare en 1962), Yannick Bellon (La plaie et le couteau, Charles Baudelaire en 1967) ou Pierre Dux (Le Misanthrope en 1971). Il y reviendra à partir des années 1980 et tiendra notamment l'un des rôles principaux dans la série Le Comte de Monte-Cristo de Josée Dayan en 1998.

Cinéma[modifier | modifier le code]

Au cinéma, il obtient pour la première fois un rôle significatif en 1960 dans une production de propagande franco-soviétique réalisée par Marcello Pagliero, cinéaste communiste : Vingt Mille Lieues sur la terre. Le tournage catastrophique, prévu pour durer trois mois, le contraint à rester onze mois en URSS. Il en parlera plus tard comme d'un film « à la gloire des tracteurs, des usines et des futurs Tchernobyl[18] ». Durant le tournage, il fait la connaissance d'Alexandra Moscwa, fille du ministre polonais des Postes et Télécommunications, qu'il épouse la même année. Le film n'a aucun succès en France.

Il enchaîne plus de vingt films et une douzaine de téléfilms pendant la décennie 1960. Il tient des rôles secondaires dans plusieurs films de cape et d'épée qui sont de grands succès : Le Capitaine Fracasse de Pierre Gaspard-Huit et Le Masque de fer, d'Henri Decoin, deux films avec Jean Marais, Cartouche de Philippe de Broca avec Jean-Paul Belmondo. Les nombreuses séquences équestres du film éveillent chez le comédien une passion pour le cheval. Il deviendra éleveur et participera à des concours hippiques. Cette passion est coûteuse et l'incite à accepter de tourner des « scénarios lamentables (qui deviennent) après un coup d’œil à (son) compte en banque, tout à fait acceptables ». Il les surnomme « films-avoine[11] ».

En 1963, Jacques Deray lui confie l'un des rôles principaux dans un film policier : Symphonie pour un massacre. C'est également son premier rôle dramatique[19]. Entre 1964 et 1966, il incarne François Desgrez, chef de la police et soupirant de Michèle Mercier dans trois épisodes de la série Angélique de Bernard Borderie, qui sont de grands succès populaires, attirant de 2,2 à 3 millions de spectateurs. Il considère que cette série est le premier élément de sa carrière qui l'ait réellement fait connaître du public[12]. Il tourne deux autres comédies avec de Broca : Les Tribulations d'un Chinois en Chine en 1965, où il remplace Jean-Pierre Marielle comme valet de chambre de Jean-Paul Belmondo et Le Diable par la queue en 1969 où il incarne un aristocrate désargenté auprès d'Yves Montand, Madeleine Renaud et Jean-Pierre Marielle. Ce sont deux nouveaux succès publics. Il retient de cette décennie la satisfaction d'avoir incarné en 1966 un réalisateur de télévision dans le premier film de fiction du photographe William Klein : Qui êtes-vous Polly Magoo ? Ce film lui fait découvrir « un auteur intéressant et un univers qui m'excitait beaucoup[12] ».

Jean Rochefort accède aux premiers rôles en 1968 dans une comédie d'Henri Lanoë où il a pour partenaire Macha Méril : Ne jouez pas avec les Martiens, puis dans Pour un amour lointain, un film d'Edmond Séchan. Il aborde le genre fantastique dans le premier long-métrage d'André Farwagi : Le Temps de mourir où il a pour partenaires Bruno Crémer et Anna Karina; le film obtient le prix Unicrit au Festival de Berlin 1970. Pour son rôle dans la pièce Un jour dans la mort de Joe Egg, il se laisse pousser une moustache[14], qu'il n'enlèvera qu'à deux reprises : en 1996, pour le film Ridicule, et en 2007 pour La Clé.

Le succès[modifier | modifier le code]

L'année 1973 marque un tournant dans sa carrière. En tournant Le Complot de René Gainville, il prend conscience des réels progrès qu'il a accomplis dans son travail de comédien[12]. Bertrand Tavernier fait appel à lui peu après, en remplacement de François Périer, dans le rôle du commissaire Guilboud qui fait face à Philippe Noiret dans L'Horloger de Saint-Paul. Il considère que ce film a fait de lui l'acteur qu'il allait être par la suite. Il explique que le réalisateur, Bertrand Tavernier, lui a appris à se détendre face à la caméra qui, auparavant, l'impressionnait[16]. Toujours avec Tavernier, il incarne l'abbé Dubois dans Que la fête commence... (1975), un rôle qui lui permet de remporter, à 46 ans, le premier César de l'histoire[20]. Le tournage lui permet de connaître Nicole Garcia.

Il tourne en 1972 et 1975 dans le diptyque du Grand Blond (1972-1974) mis en scène par Yves Robert et dont la vedette est Pierre Richard. Le public est au rendez-vous avec 3,5 et 2,2 millions de spectateurs. Mais c'est avec Un éléphant ça trompe énormément en 1976 que Jean Rochefort rencontre le succès avec un rôle principal, succès confirmé l'année suivante avec Nous irons tous au paradis; les deux films attirent 2,9 et 2,1 millions de spectateurs et sont régulièrement programmés à la télévision. Il tourne également avec Michel Audiard (Comment réussir quand on est con et pleurnichard), Luis Buñuel (Le Fantôme de la liberté), Claude Chabrol (Les Magiciens et Les Innocents aux mains sales), Bertrand Blier (Calmos). Pour leur quatrième collaboration, Philippe de Broca lui propose le premier rôle de la comédie Le Cavaleur et Patrice Leconte l'engage aux côtés de Coluche pour son premier film Les vécés étaient fermés de l'intérieur, d'après les bandes dessinées de Gotlib. C'est un échec et le tournage laisse de mauvais souvenirs à l'acteur et au réalisateur, ce qui n'empêchera pas ce dernier de le réemployer dans sept autres films.

En 1977, Pierre Schoendoerffer le sollicite pour incarner Pierre, le médecin dans son film Le Crabe-Tambour. Rochefort préfère jouer le rôle du commandant[14], qui lui vaudra le César du meilleur acteur en 1978. Le film obtient au total quatre prix et attire 1,2 million de spectateurs. En 1979, Yves Robert lui confie le premier rôle de Courage fuyons, aux côtés de Catherine Deneuve. C'est à nouveau un succès. Il tourne plusieurs films en Italie, essentiellement pour des raisons alimentaires (L'homme aux nerfs d'acier de Michele Lupo avec Lee Van Cleef et Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ? de Luigi Comencini avec Laura Antonelli) et apparaît dans des productions américaines tournées en France (La Grande Cuisine, French Postcards).

Les années 1980 et 1990[modifier | modifier le code]

Il fait des choix éclectiques, alternant rôles principaux et secondaires dans des films policiers (Il faut tuer Birgit Haas, Un dimanche de flic, Le Grand Frère, Le Moustachu...) et des comédies (Cible émouvante, Réveillon chez Bob, Frankenstein 90, La Galette du roi, Les Grands Ducs...). Il participe également à des œuvres plus personnelles, ainsi Un étrange voyage d'Alain Cavalier, Tandem de Patrice Leconte, Je suis le seigneur du château de Régis Wargnier, ou Le vent en emporte autant du cinéaste argentin Alejandro Agresti qui obtient de nombreuses récompenses dans des festivals internationaux. Il rencontre ses plus grands succès dans Ridicule de Patrice Leconte et Le Bal des casse-pieds d'Yves Robert attirant respectivement 2 millions et 1,3 million de spectateurs. Jean Rochefort participe également au film choral de Robert Altman : Prêt-à-porter.

Au théâtre, il se lance dans la mise en scène en 1982 pour L'étrangleur s'excite avec Richard Anconina, puis en 1988 avec La femme à contre-jour avec Ludmila Mikaël. Ces deux pièces d'Éric Naggar sont montées au Théâtre Hébertot avec Jean-Pierre Marielle dans le rôle principal. Il met également en scène à deux reprises L'Histoire du soldat composée par Igor Stravinsky. Sous la direction de Michel Piccoli, il joue en 1989 dans une comédie de David Mamet : Une vie de théâtre. En 1998, il crée « Art » de Yasmina Reza, aux côtés de Jean-Louis Trintignant et Pierre Vaneck.

Il revient à la télévision dans des films et des séries, et prête sa voix au doublage en français de nombreux films, notamment d'animation. Entre 1995 et 1999 il tourne 9 films de la série Les Bœuf-carottes, comédie policière en duo avec Philippe Caroit. Entre 1985 et 1988, il présente également Les Aventures de Winnie l'ourson, pour l'émission Le Disney Channel, diffusée sur FR3. Le producteur Gérard Jourd'hui l'a choisi pour sa popularité intergénérationnelle et sa simplicité[21]. Cette série lui permet d'élargir son public en direction des enfants.

Les années 2000 et 2010[modifier | modifier le code]

L'année 2001 commence bien avec la réussite du film de Francis Veber Le Placard, qui attire 5,3 millions de spectateurs et reste le plus grand succès d'un film tourné par l'acteur. En 2000, il est Don Quichotte dans le film que Terry Gilliam commence à réaliser avec Johnny Depp et Vanessa Paradis : L'Homme qui tua Don Quichotte. Lors de ce tournage, qui tourne à la catastrophe et finit par s'interrompre prématurément, Jean Rochefort souffre d'une double hernie discale, l'empêchant à tout jamais de remonter à cheval. La production est arrêtée et Jean Rochefort reste plusieurs mois alité. Au cours des années qui suivent, il est victime de plusieurs dépressions suicidaires qui le contraignent à l'inaction pendant de nombreux mois. Il explique que son psychiatre lui conseille de quitter Auffargis, village proche de Rambouillet, où il réside et élève des chevaux, pour revenir vivre à Paris[22]. Ce qu'il fait à partir de 2010.

Il retrouve Patrice Leconte en 2002 pour un film avec Johnny Hallyday, L'Homme du train qui obtient des récompenses dans plusieurs festivals internationaux[23]. La performance de Rochefort lui vaut le prix du public à la Mostra de Venise 2002 et le prix Lumière en 2003. Il tourne beaucoup, notamment avec de jeunes réalisateurs tels qu'Alain Chabat (RRRrrrr!!!), Édouard Baer (Akoibon), Samuel Benchetrit (J'ai toujours rêvé d'être un gangster). En 2006, il incarne un personnage inquiétant dans le film policier de Guillaume Canet (Ne le dis à personne), d'après Harlan Coben, qui réunit plus de 3 millions de spectateurs. Le succès populaire est également au rendez-vous en 2008 avec Agathe Cléry d'Étienne Chatiliez (1,2 million de spectateurs) et en 2012 avec Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté de Laurent Tirard (3,9 millions). La même année il tient le premier rôle dans un film de Fernando Trueba écrit par Jean-Claude Carrière : L'Artiste et son modèle, avec Claudia Cardinale, qui n'obtient pas un grand succès public en France mais qui est remarqué dans plusieurs festivals, où l'acteur obtient notamment trois nominations[24]. En 2015, dans Floride de Philippe Le Guay, son dernier long métrage, il incarne un homme victime de troubles de mémoire.

En 2006, il participe au clip de Vincent Delerm, Sous les avalanches, et au Grand Parc du Puy du Fou, à la création du spectacle "Les Mousquetaires de Richelieu", en assurant la voix off de présentation.

Jean Rochefort au Festival de Cannes 2006.

En 2007, il joue avec son fils Julien Rochefort dans un téléfilm adapté d'un conte de Guy de Maupassant, Hautot père et fils. Il participe également à l'album La Mécanique du cœur du groupe français Dionysos[25].

En 2008, il préside la cérémonie des Césars. Cette même année il est choisi par la marque d'assurances en ligne Amaguiz pour une campagne de publicité[26].

En 2013, il publie un livre de souvenirs intitulé Ce genre de choses, titre emprunté à Harold Pinter[27].

En 2015, il est président du jury du Festival du film britannique de Dinard[28]. La même année, il annonce qu'il prend sa retraite et que Floride est son dernier film[29]. Il avait déjà annoncé la fin de sa carrière en 2013[30].

La même année, il intervient dans une vidéo réalisée par le collectif « Les Boloss des Belles Lettres », qui s'illustre sur son blog par des adaptations contemporaines des classiques de la littérature, dans laquelle l'acteur revisite Madame Bovary[31]. En 2016, une série télévisée financée par France 5 est lancée avec les créateurs du collectif, Quentin Leclerc et Michel Pimpant, où Jean Rochefort raconte chaque semaine en « langage jeune » et décalé un classique de la littérature comme Les Liaisons dangereuses, Le Petit Prince ou encore Le Père Goriot[32].

Metteur en scène[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de plusieurs films documentaires. Rosine en 1973 témoigne de sa passion des chevaux et suit les épreuves d'équitation de Rosine Boutin-Cailleux, jeune cavalière à Coëtquidan, devenue championne d'équitation et éleveuse. En 1974, il réalise un portrait-hommage de l'acteur Marcel Dalio, avec lequel il a sympathisé sur le tournage de Cartouche et qu'il considère comme « un désespéré rigolard » et « l'incarnation de l'acteur tel (qu'il l'imaginait) à quinze ans » : T'es fou, Marcel...

En 2010, il réalise avec Delphine Gleize un long-métrage sur l'entraineur équestre Marc Bertran de Balanda, privé de l'usage de ses jambes pendant de longues années et décédé en 2006. En 2015, dans le cadre du magazine Square, Arte lui confie la réalisation d'un court-métrage dans lequel il met en scène un cordonnier : Pourquoi pas.

Certaines sources[33],[34] évoquent un court métrage de 1973 intitulé Facile, très très facile.

Équitation[modifier | modifier le code]

Jean Rochefort en 2013.

Le grand-père paternel de Jean Rochefort fut cocher à Dinan[4]. À la trentaine, au cours du tournage de Cartouche en 1962, l'acteur se découvre une passion pour les chevaux et l'équitation. Il devient éleveur et acquiert le haras de Villequoy à Auffargis dans les Yvelines. Il affirme avoir mis une centaine de poulains au monde[16]. Nashville III est le premier poulain qu'il a fait naître[35].

Après Cartouche, Jean Rochefort fait partager sa passion à son ami Philippe Noiret, qui devient lui aussi passionné de chevaux. Le film Les Ripoux et sa suite en donnent un exemple. Ils apprennent ensemble à monter à cheval dans un manège en même temps que des enfants de douze ans qui se débrouillent mieux qu'eux, et se font ainsi réprimander par le moniteur pour leur faible niveau[36]. Il monte régulièrement en forêt de Saint Germain en Laye au célèbre manège Howlett. L'amour des chevaux le rapproche aussi de Guillaume Canet, lui-même excellent cavalier, qu'il croise le week-end lors des concours hippiques. Rochefort souffle son nom au réalisateur Philippe Haïm, qui le fait débuter au cinéma sur le film Barracuda en 1997[37].

Sa passion équestre l'a amené à devenir consultant pour France Télévisions, pour qui il a commenté diverses épreuves équestres, dont celles des Jeux olympiques d'été de 2004[20], ainsi que la cérémonie d'ouverture et les Jeux olympiques d'été de 2008.

Engagements[modifier | modifier le code]

  • Jean Rochefort se dit « de droite avec une conscience sociale ». Dans un entretien avec Libération, en 2013, il explique : « J’ai le cœur à gauche, mais je ne peux être de gauche ». Il dit avoir été choqué par le tournage en URSS de Vingt mille lieues sur la terre, en 1960 : « en Russie, j’ai été étouffé de peur et de rire par cette bureaucratie, cette planification absurde. Qui m’a marqué à jamais[38] ».
  • Jean Rochefort est le parrain du phare de la Vieille (Finistère)[39].
  • En 2007, il s'engage dans le combat des Enfants de don Quichotte en faveur des SDF[40].
  • En 2013, il devient membre du comité d'honneur de l'Alliance Anticorrida[41].
  • En 2014, il parraine l'association Agitateurs de rêves pour les arts du spectacle vivant[42].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le , Jean Rochefort se marie à Saint-Lunaire avec Élisabeth Bardin dont il divorcera en [43]. Plus tard cette même année, le à Varsovie en Pologne, Jean Rochefort épouse Aleksandra Moskwa[43], dont il a deux enfants : Marie (née en 1962) et Julien (né en 1964), lui aussi acteur[44].

Tombe de Jean Rochefort au cimetière de Grosrouvre.

Après 20 ans de mariage, il divorce et vit pendant sept ans avec Nicole Garcia dont il a un fils, Pierre (né en 1981), acteur également. En 1989, à Raizeux[45], il épouse en troisièmes noces l'architecte et cavalière Françoise Vidal, de 20 ans sa cadette, avec qui il a deux enfants, Louise (née en 1990) et Clémence (née en 1992)[46],[7]. Après avoir habité Mareil-Marly, il avait acheté une maison à Grosrouvre dans les Yvelines[47].

Dernière année et mort[modifier | modifier le code]

En , Jean Rochefort est hospitalisé à Paris pour « des douleurs abdominales »[48].

Le , il rend un hommage par téléphone sur Europe 1 à l'acteur Claude Rich, mort la veille. Se connaissant depuis le Conservatoire, ils avaient notamment joué ensemble dans Le Crabe-Tambour, qui avait valu à Jean Rochefort le César 1978 du meilleur acteur. En 2002, il avait remis à Claude Rich un César d'honneur[49].

Jean Rochefort meurt d'un cancer le à l'âge de 87 ans[50], alors qu'il était hospitalisé à l'hôpital Saint-Joseph[1], situé dans le 14e arrondissement de Paris[2]. Ses funérailles ont lieu le à l'église Saint-Thomas-d'Aquin[51]. Il est inhumé au cimetière de Grosrouvre[52], dans les Yvelines.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Jean Rochefort à la 36e cérémonie des César en 2011.

Filmographie[modifier | modifier le code]

En tant qu'acteur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Années 1950-1960[modifier | modifier le code]
Années 1970[modifier | modifier le code]
Années 1980[modifier | modifier le code]
Années 1990[modifier | modifier le code]
Années 2000-2010[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

Clips[modifier | modifier le code]

Jean Rochefort à Saint-Malo en février 2009.

Publicités[modifier | modifier le code]

En tant que réalisateur[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Jean Rochefort et Daniel Prévost à la 24e cérémonie des César en 1999.

Décorations[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Jean Rochefort, l'irrésistible, film documentaire de Yves Riou, .
  • Au Festival Films courts de Dinan, le prix Jean-Rochefort récompense chaque année la meilleure interprétation dans les courts métrages en compétition[63]. En 2022, l'actrice italienne Anna Galiena est présidente du jury et lui rend hommage en présentant Le Mari de la coiffeuse[64], film de Patrice Leconte sorti en 1990, où Jean Rochefort tient le rôle-titre et elle-même celui de la coiffeuse. Clémence Rochefort, la fille de l'acteur, est l'invitée d'honneur du festival et présente également un hommage le , au théâtre des Jacobins de la ville[65].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b LES GENS DU CINEMA ©, « Fiche de Jean Rochefort », sur www.lesgensducinema.com (consulté le )
  2. a et b Insee, « Jean Raoul Robert Rochefort dans le fichier des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. Selon le Who's Who et son extrait de naissance n° 20/1240/1930, Jean Rochefort est né à Paris (et non à Dinan).
  4. a b c d et e Frédérique Jourdaa, « Jean Rochefort, mémoires d'un Breton de l'intérieur », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  5. a et b « Jean Rochefort, ce Breton de l’intérieur », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  6. Christophe Colera, La Nudité : pratiques et significations, Cygne, , p. 141
  7. a b et c Lafitte et Taylor 1999, p. 1471.
  8. De la promotion X1946, cf. « Fiche de Pierre Rochefort » [archive du ], sur le site de l’Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique (l’AX), Paris (consulté le ) ; y sont notamment indiqués sa date de décès — le  — et le corps de fonctionnaires qu'il choisit à la sortie de l'École : le « génie maritime ».
  9. « Page d’accueil »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Bibliothèque de l’École polytechnique, Palaiseau (consulté le ), sélectionner l’onglet « Catalogues de la BCX → Famille polytechnicienne », effectuer la recherche sur « Pierre Rochefort », résultat obtenu : « Rochefort, Pierre Fernand Paul (X 1946) ».
  10. D'après l’émission de France 2, Un jour, un destin diffusée le samedi , présentée par Laurent Delahousse. Est notamment mentionné dans cette émission que son frère Pierre vient rendre visite à Jean au retour du Jauréguiberry à Lorient, à la fin du tournage du Crabe-Tambour.
  11. a et b Thomas Sotinel, « Jean Rochefort, acteur inoubliable d’« Un éléphant ça trompe énormément », est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. a b c d e et f Guy Braucourt, « L'explosion et le style de la quarantaine - Jean Rochefort », Écran n° 45,‎
  13. Guillaume Loison, « Belmondo, Marielle... "Rochefort passait pour le gringalet de service" », L'Obs,‎ (lire en ligne)
  14. a b c et d Julien Rochefort (entretien avec Luc Larriba), « Jean Rochefort : la déconne avant tout ! », Schnock n° 39,‎
  15. Philippe Noiret, Mémoire cavalière, Paris, Robert Laffont, , 535 p. (ISBN 978-2-253-12421-4), p. 121/535
  16. a b et c Ciné télé Obs samedi 16 au vendredi 22 mars : Jean Rochefort, le magnifique. p. 6
  17. Eric Libiot, « Jean Rochefort: "J'ai le respect de l'incongru" », L'Express,‎ (lire en ligne)
  18. Jean-Philippe Guérand, Jean Rochefort : Prince sans rire, Paris, Robert Laffont, , 660 p. (ISBN 978-2221114759), p. 124-134
  19. « Interviews de Charles Vanel, Jean Rochefort et Jacques Deray (Merci d'être venu) », sur Ina.fr, (consulté le )
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Philippe Guérand, Jean Rochefort : Prince sans rire, Paris, Robert Laffont, , 660 p. (ISBN 978-2221114759).
  • Clémence Rochefort, Papa, préface de Jean-Paul Belmondo, Plon, 2020, (ISBN 2259284248).
  • Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Qui est qui en France ?, J. Lafitte, , p. 1471.

Liens externes[modifier | modifier le code]