Inflation : "Trois Français sur quatre ont changé de comportement de consommation", selon le PDG de Système U

Dominique Schelcher et Daniel Cohen ©AFP - Jacques DEMARTHON /  ERIC PIERMONT
Dominique Schelcher et Daniel Cohen ©AFP - Jacques DEMARTHON / ERIC PIERMONT
vidéo
Dominique Schelcher et Daniel Cohen ©AFP - Jacques DEMARTHON / ERIC PIERMONT
Publicité

Les prix à la consommation ont augmenté de 6,2 % en novembre 2022, selon l'Insee. Œufs, pâtes, viandes : les prix de l’alimentation sont notamment en forte hausse.

"Trois français sur quatre ont changé de comportement de consommation. Cela fait six mois que ça dure et ça s’amplifie", constate sur France Inter Dominique Schelcher, PDG de la coopérative Système U. Selon les derniers chiffres publiés mercredi par l’Insee, l’inflation est de +6,2% en France. Mais sur les produits alimentaires, l’inflation est considérable, sur un an c’est plus 12%, +20% pour le prix des œufs, +30% pour les viandes surgelées, +20% sur les pâtes.

"Le premier phénomène aura été d’aller vers l’essentiel", ajoute Dominique Schelcher, le consommateur délaisse "les produits non alimentaires, le textile, la vaisselle, l’électroménager, on en vend moins que l’année dernière", poursuit le patron de Système U. Ensuite, les produits les plus chers sont retirés du panier, "comme les produits frais traditionnels. Un peu moins de boucherie, un peu moins de poissonnerie. Le poisson a beaucoup augmenté à cause de l’augmentation du prix du carburant".

Publicité

Le repas de Noël "préservé"

Certains clients qui achetaient des grandes marques un peu plus chers se détournent vers des produits de marque distributeur, qui ont un rapport qualité/prix moins cher, voire les premiers prix. Il y a moins d’achat plaisir, comme l’alcool, les sucreries. Au passage à la caisse, il y a de plus en plus de dépôt de produits, car ils sont trop chers. En revanche, le repas de Noël "sera préservé", selon les clients rencontrés par Dominique Schelcher dans son magasin.

Jusqu'à 7% d'inflation début 2023

"L’inflation revient dans notre imaginaire", observe l’économiste Daniel Cohen. "Maintenant, on y pense tout le temps. En France, il y a une augmentation annoncée, le bouclier tarifaire va se relâcher au début de l’année prochaine." Daniel Cohen rappelle que les prix à la consommation ont augmenté de 6,2%, et vont peut-être monter jusqu'à 7%. "Cela devrait baisser si plusieurs choses ne se produisent pas, et quand on regarde la liste, on a le vertige", estime l’économiste. "Il y a la guerre en Ukraine, il y a manière dont l’Opep restera solidaire du président russe Vladimir Poutine et s’opposera à l’Occident en réduisant la production de pétrole pour maintenir les prix élevés. Et il y a aussi la Chine, s’il y a une situation de crise, cela ne sera pas bon pour la croissance."

Faire face à des coupures d'électricité

Concernant les coupures d’électricité, "on s’y prépare" reconnaît Dominique Schelcher. Le gouvernement va adresser aux préfets une circulaire pour anticiper et préparer leurs départements à d'éventuelles coupures programmées de l'électricité, qui pourraient concerner 60% de la population mais aucun site critique ou client prioritaire. "On nous prépare à des coupures de deux heures" et "on sera prévenu trois jours à l’avance", explique le PDG de la coopérative Système U. "La semaine dernière, j’ai fait un test de coupure de deux heures. Cela a tenu sans difficulté." Mais cela reste une "vraie crainte, une vraie préoccupation", avec l'achat de "groupes électrogènes". "On veut éviter ces coupures".

L'équipe

pixel