Ils produisent pour qu'on mange «bio» à la cantine

  • Pascal Blanchard, producteur de fromages de brebis à Aulon et Jean-Pascal Fazillault, maraîcher à Monfaucon.
    Pascal Blanchard, producteur de fromages de brebis à Aulon et Jean-Pascal Fazillault, maraîcher à Monfaucon. Photos DDMP.C.
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La Dépêche du Midi

Visant à promouvoir l’agriculture biologique sur nos territoire, la campagne «Bio et Local, c’est l’idéal» démarre. Rencontre avec ceux qui développent le bio... dans la restauration collective.

Il pourrait vivre sans. Mais il préfère travailler avec… «Pour moi, fournir la restauration collective, c’est une démarche volontaire. Cela représente 15 % de ma production, une petite sécurité, mais je le fais surtout par conviction car c’est l’occasion de faire découvrir des produits bio et locaux à un public qui, en général, n’est pas sensibilisé ni impliqué», explique Pascal Blanchard.

Pascal Blanchard ? Cela fait 22 ans qu’il est installé là-haut, à Aulon, dans les Hautes-Pyrénées et qu’il y produit avec Aline du fromage de brebis, à la ferme des Carlines. Cent cinquante brebis mères pour 400 fromages de 5 kg par an… Marchés et touristes auraient pu lui suffire…

Mais en 2007, il a donc fait partie de ces producteurs qui ont porté la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Resto Bio Midi-Pyrénées sur les fonts baptismaux, à Tarbes. «La branche commerciale du Groupement d’Agriculture Biologique 65», précise Véronique Ducombs, dans son petit bureau.

Planning de livraisons aux murs, quantités à fournir, affiche déclinant fruits et légumes de saison, «bio toute l’année»… En fait, chez elle, ça n’a l’air de rien, mais c’est de là qu’a démarré une «révolution», il y a six ans… Car c’est ici que s’est développée la première plateforme de distribution de produits issus de l’agriculture biologique dédiée à la restauration collective et sociale, dans la région.

Du bio dans les cantines, les restaurants scolaires, les colos ? Trop compliqué, trop cher, pensaient leurs contradicteurs, convaincus que le «bio c’était pour les bobos». Seulement voilà… Persuadées du contraire, des collectivités locales ont embrayé et la démarche «bio et qualité» a fini par payer. Certes, pas des chiffres d’affaires énormes : 426 000,00 € l’an dernier, mais qui permettent de continuer à avancer.

Avec ses poulets ou pintades de Lectoure, ses fromages d’Aulon, ses pommes et ses kiwis de Saint-Jean Poutge ou ses légumes de Monfaucon…, la SCIC a ainsi su séduire les centres de vacances du CCAS d’EDF, des gestionnaires et des chefs de collèges, de lycées, dans les Hautes-Pyrénées, le Gers et jusqu’à Toulouse. «Car aujourd’hui nous fournissons aussi la cuisine centrale, avec ses 27 000 repas», souligne Véronique Ducombs, attentive à aider les jeunes producteurs qui se lancent.

Témoin Jean-Pascal Fazillault, à Monfaucon, qui s’est installé maraîcher l’an passé. Lui ? Fils d’agriculteur «conventionnel» n’ayant pu racheter de ferme «vus les prix», il n’en est pas moins pragmatique avec ses 2 800 m2 de serres et ses 2,5 ha loués. «Laitue, poireaux, radis : toute l’année, je tourne sur trois produits», explique-t-il . «Car avec les volumes, la restauration collective me garantit les débouchés», résume-t-il. Bio, mais très concret. Pierre Challier


«Bio Local, c'est l'idéal»®

Du 21 au 29 septembre dans toute la France, l’opération «Bio Local, c’est l’idéal»®, propose aux consommateurs de rencontrer les producteurs bio installés près de chez eux. Pour découvrir leurs produits, leur savoir-faire et leurs choix éthiques, mais aussi pour rappeler les bénéfices économiques, environnementaux et sociaux que représente l’agriculture biologique sur les territoires.

«Préservation des sols, de la ressource en eau et de la biodiversité, moindre incidence sur le changement climatique, développement de l’emploi et maintien d’activités en milieu rural, santé et nutrition de la population…» : la liste des impacts positifs de l’agriculture biologique que dresse ainsi la Fédération régionale des agriculteurs biologiques de Midi-Pyrénées, rappelant que «depuis plus de quarante ans, les paysans bio développent des systèmes alternatifs de vente, au plus près des consommateurs

[…] à l’origine de la reconstruction des circuits courts et de proximité, marginalisés par le modèle alimentaire industriel». Dans le cadre de cette opération, quelques dizaines de rendez-vous sont ainsi prévues à partir d’aujourd’hui dans le grand sud et pour la semaine à venir. Mais en Midi-Pyrénées, on jouera les prolongations puisque les animations, rencontres de producteurs, visites de ferme, découvertes de métiers, conférences, débats et dégustations se poursuivront jusqu’au 5 octobre. Chaque département ayant son programme, l’ensemble des manifestations est à retrouver sur les sites suivants : -www.bioetlocalcestlideal.org et www.biomidipyrenees.org.
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Les commentaires (4)
Gattaca Il y a 10 années Le 21/09/2013 à 22:59

Une belle initiative qui va à l'encontre de bien des idées reçues. Il faut espérer que cette campagne va inciter à développer l'agriculture bio en France, car nous sommes très en retard sur nos voisins. Je mange bio, et je peux affirmer que les fruits ont beaucoup de goût, bien davantage que les fruits non-bio.

mally Il y a 10 années Le 21/09/2013 à 12:25

bio ne veut pas dire bon, dans le cadre de ma profession je mange bio, je peux affirmer que les fruits comme les tomates peches etc n'ont aucun goût

lol lol Il y a 10 années Le 21/09/2013 à 11:20

En 2013, il existe encore des gens peu sensibles au bio !!!
J'en rencontre, je vous jure. Et pourtant, emploi d'avenir, respect de écosystème, santé accrue paraissent évident.
et qu'on ne parle pas de sous, parce que, personnellement, j’achète presque tout les basiques (pâtes, riz, fruits et légumes secs, muesli)en vrac dans les commerces bio, et je fais de sérieuses économies, même comparé aux supermarchés dits low cost. Faut s'ouvrir et comparer, en fait... et éduquer tôt !