Gaz de France : augmentation des tarifs du gaz au bénéfice des actionnaires

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Gaz de France : augmentation des tarifs du gaz au bénéfice des actionnaires

Les tarifs du gaz augmentent de 4 % pour les particuliers au 1er janvier 2008. Alors que les dépenses consacrées au chauffage prennent une place de plus en plus importante dans le budget des ménages, cette nouvelle augmentation montre le peu de cas que font l’entreprise et le gouvernement des problèmes de pouvoir d’achat.

Gaz de France a donc obtenu du gouvernement l’autorisation d’augmenter ses tarifs, alors même que l’entreprise fait des bénéfices énormes et que les dividendes versés aux actionnaires explosent. En 2006, le bénéfice de GDF a augmenté de 29% par rapport à 2005. Il a atteint 2,3 milliards d’euros, « montant historique » aux dires de son président. L’entreprise a versé 1,1 milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires, montant en hausse de 62% par rapport à 2005 ! En parallèle, l’action s’est appréciée de 66% sur les derniers dix-huit mois.

Mais tout cela ne semble pas suffisant pour les intérêts des milieux financiers. En décembre 2007, Gaz de France se lance dans un programme de rachat d’actions pour un montant de près d’un milliard d’euros. Cette opération vise très probablement à réduire l’écart de valeur boursière entre GDF et Suez en vue de leur prochaine fusion. En rachetant ses propres actions, l’entreprise diminue le nombre de titres sur le marché et augmente la valeur de chaque action. Ce qu’elle reconnaît d’ailleurs explicitement en expliquant qu’il s’agit de "redonner de l’argent aux actionnaires" (sic) même si elle en nie le lien avec la fusion.

La libéralisation du marché de l’énergie a entraîné la transformation des entreprises de service public, GDF comme EDF, en groupes internationaux gouvernés par les intérêts financiers. GDF, dont le décret de privatisation vient d’être publié en décembre (en contradiction avec les promesses passées de M. Sarkozy), est toujours en charge, théoriquement, de la mission de service public définie par contrat avec l’État. Mais comment qualifier de service public un contrat qui permet à cette entreprise d’augmenter ses tarifs, sous prétexte de couvrir ses coûts d’approvisionnement, alors que ses bénéfices sont énormes et qu’elle distribue 1,1 milliard d’euros par an aux actionnaires ? Alors qu’un autre milliard va être consacré en 2008 à une opération de valorisation boursière ?

Le gaz comme l’électricité sont des besoins fondamentaux, leur fourniture ne peut être abandonnée à la logique de rentabilité financière. Attac défend l’idée d’un service public de l’énergie guidé par l’intérêt collectif. Il doit viser à garantir un droit d’accès pour tous à l’énergie, à développer les économies d’énergie et la recherche de moyens de production à base de renouvelable. Attac exige également le maintien des tarifs réglementés et un contrôle démocratique des modes de calcul de la formule tarifaire.

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