C'est une victoire pour le patronat. En annonçant la fin des cotisations patronales qui financent les allocations familiales – 5,25 % du salaire qui rapportent chaque année 35 milliards d'euros –, Francois Hollande a accédé à l'une des principales revendications du Medef. « Enfin! », a d'ailleurs immédiatement tweeté Laurence Parisot, l'ancienne patronne des patrons.
En ajoutant que cette baisse serait financée par une baisse des dépenses publiques, M. Hollande a même suivi rigoureusement les revendications de Pierre Gattaz, l'actuel président du Medef, même si celui-ci en réclame 100 milliards. Cette baisse des cotisations va se traduire par une diminution importante du coût du travail d'ici à 2017. « Le pacte de responsabilité, c'est alléger les charges des entreprises et réduire leurs contraintes en contrepartie de plus d'embauches et de davantage de dialogue social », a résumé le président.
Autre victoire pour le Medef : la faiblesse des contreparties que compte imposer le président de la République. Le chef de l'Etat n'entend visiblement pas utiliser de mesures contraignantes en échange de cette baisse du coût du travail. Un simple « observatoire des contreparties » devrait être mis en place. Pas sur qu'il contente les syndicats. Dans un communiqué commun, la CGT et la CFDT avaient plaidé mardi pour une« généralisation de la conditionnalité des aides et exonérations fiscales aux entreprises à la mise en œuvre d'objectifs d'investissement économiques et sociaux » .
Le contenu détaillé de cette baisse des charges devrait être précisé au cours des prochains mois. Le chef de l'Etat a notamment fixé la grande conférence sociale qui aura lieu au début de l'été comme échéance. Il faudra vérifier l'ampleur exacte de la baisse du coût du travail d'ici à la fin du quinquennat. M. Hollande a en effet laissé entendre que les entreprises ne pourront pas cumuler les 20 milliards du crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), lancé début 2013, et les 35 milliards de baisse des cotisations famille, annoncés mardi. En somme : les patrons n'auront pas fromage et dessert. Par ailleurs, si M. Hollande a promis une baisse des dépenses de la Sécurité sociale, en luttant notamment contre « les abus », il s'est bien gardé de dire précisément lesquels il a en tête.
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