Dans les cicatrices de la ville, De la décharge à ordures, des hommes, de l’humanité et de la beauté

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Dans les cicatrices de la ville, De la décharge à ordures, des hommes, de l'humanité et de la beauté

Jaime Solo nous livre dans ces 28 tranches de vie, des tableaux déchirants, où il met en lumière la recherche acharnée de dignité, même dans les conditions inhumaines infligées par la pauvreté.

Ces nouvelles regorgent de couleurs et de senteurs qui transportent le lecteur en Amérique latine, dans cette gigantesque décharge au Guatemala où se retrouvent parqués des hommes, des femmes et des enfants. La faim, la maladie, la mort hantent tous ces personnages, mais l’espoir n’est jamais loin... L’espoir d’« un jour sans faim », d’avoir enfin des « maisons de rêve » et la prétention que leurs enfants ne vivent pas comme eux.

Dans les cicatrices de la ville raconte, à la manière de Juan Rulfo [1], le territoire d’un peuple exclu. Il passe en revue ceux dont on ne connaît ni la voix, ni la mémoire : « dans ces cicatrices de la ville, l’humanité saigne. »

Jaime Solo, volontaire permanent d’ATD Quart Monde, a vécu 5 ans avec sa famille au Guatemala, là où ATD Quart Monde mène des actions éducatives et culturelles depuis 25 ans, et a côtoyé au quotidien les personnes qui inspirent ces récits.

Extrait de la nouvelle « La fête des savoirs »
« Rien de ce que nous voyons cet après-midi ne nous parle de doña Chinta, ni de son balai de palmes avec lequel elle a scrupuleusement préparé le terrain. Elle a balayé la terre craquelée par le soleil du matin, qu’irrémédiablement la pluie du soir rendra à la gadoue. Elle a chassé les animaux de la maison. Elle est allée demander un peu d’eau pour que le piétinement des gamins ne soulève pas trop de poussière. [… ] Fière d’accueillir [la bibliothèque de rue] devant sa maison. Bien que ses filles n’aillent pas à l’école ou que chez elle il n’y ait pas d’étagère pour des livres, ni même de livres. »

Dans les cicatrices de la ville,
Jaime Solo
Editions Quart Monde, 135 p.,

Traduit de l’espagnol par Michel Bibard, traducteur de Le tunnel et Avant la fin de
Ernesto Sábato (Le Seuil), Conversations à Buenos Aires entre Jorge Luis Borges et Ernesto Sábato (10/18), entre autres.

[1Écrivain, scénariste et photographe mexicain (1917-1986), mondialement connu pour El llano en llamas (1953) et Pedro Páramo (1955).

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