[Anti nucléaire] Belle réussite avec plus de 10 000 manifestants mais la police perturbe gravement le rassemblement

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[Anti nucléaire] Belle réussite avec plus de 10 000 manifestants mais la police perturbe gravement le rassemblement

- Beaucoup de manifestants sont bloqués hors de la ville
- Avec plus de 10 000 manifestants, la mobilisation antinucléaire est néanmoins très réussie
- Une fois de plus, les autorités françaises bafouent la démocratie
- La question de la prolongation ou de l’arrêt des réacteurs nucléaires est posée

Le Réseau "Sortir du nucléaire" se félicite de la réussite de la mobilisation aninucléaire à Colmar, avec plus de 10 000 manifestants pour la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, la plus vieille et une des plus dangereuses de France. Des débats ont lieu ce samedi soir et demain dimanche à propos des différents problèmes causés par l’industrie nucléaire : accidents, déchets radioactifs, fuites d’uranium, prolifération, etc…

Par contre, le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce avec force les manoeuvres injustifiables des autorités : à 15h30, le rassemblement est scindé en plusieurs tronçons et, pire, de très nombreux manifestants ont été bloqués à l’extérieur de la ville et en particulier aux frontières pour les manifestants allemands et suisses.

Les autorités (mairie, préfecture) n’ont pas réussi à démobiliser les citoyens qui se sont donc exprimés de façon parfaitement démocratique et pacifique : une fois de plus, ce sont les antinucléaires qui ont fait preuve de responsabilité et les tenants du nucléaire qui tenté de porter tort à la démocratie.

Pourtant, les raisons de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim sont nombreuses (cf annexe A) et le risque nucléaire est plus élevé que jamais (cf annexe B). Qui plus est, alors que la construction du parc nucléaire français a coûté des sommes gigantesques (que EDF n’a pas encore fini de payer !), des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau en jeu.

Prolongation des réacteurs : 20 milliards d’euros… et pas de débat public !

Il est intolérable que EDF et l’Etat aient décidé sans le moindre débat public d’investir 400 millions d’euros dans chaque réacteur nucléaire français pour lui permettre de continuer à fonctionner… tant bien que mal. Cette somme, multipliée par 58 réacteurs, amène à un total de plus de 20 milliards d’euros.

Alors qu’un débat public est désormais exigé par la loi pour des investissements coûtant parfois moins d’un milliard, aucun débat public n’est prévu pour cet investissement gigantesque. Une fois de plus, le lobby nucléaire tente de passer en force… et sans que les citoyens ne soient avertis des enjeux.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" pose la question : quelles que soient leurs positions sur le nucléaire, les citoyens sont-ils vraiment d’accord pour que cet investissement gigantesque soit une fois de plus attribué à l’atome ? Ces 20 milliards d’euros seraient assurément plus utiles dans les plans d’économie d’énergie et le développement des énergies renouvelables.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" va saisir la Commission nationale du débat public pour demander que la question de ces 20 milliards d’euros soit mise en débat avec les citoyens.


ANNEXE A :

Pourquoi il faut fermer la centrale nucléaire de Fessenheim

Une centrale nucléaire est toujours dangereuse, même lorsqu’elle est toute neuve. Mais les risques augmentent avec le temps. A plusieurs reprises, une catastrophe nucléaire a été frôlée en France. Au lieu de continuer à compter sur la chance, il faut profiter de ce que les centrales nucléaires arrivent à 30 ans de fonctionnement pour les fermer au fur et à mesure.

Les centrales nucléaires subissent tous les dix ans des inspections approfondies (dites "visites décennales") qui sont censées permettre aux inspecteurs de la sûreté nucléaire de décréter si chaque réacteur est apte ou non à continuer à fonctionner.

Mais le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce des décisions favorables imposées à l’avance par EDF et par les autorités françaises. Ainsi :
- Depuis septembre 2003, EDF publie des comptes d’entreprise basés sur une durée de vie de ses réacteurs nucléaires de 40 ans.
- Le 13 novembre 2008, le directeur de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), M André-Claude Lacoste, a déclaré : "On peut imaginer que Fessenheim ne puisse plus continuer à fonctionner. Ça me paraît très improbable." (L’Alsace, 15 novembre 2008)

Il est clair que les dés sont pipés et que l’autorisation de continuer à fonctionner sera accordée malgré l’accumulation des incidents à Fessenheim et malgré de graves défauts déjà détectés (Voir en annexe B).

C’est donc aux citoyens de se mobiliser pour assurer leur sécurité, en imposant la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim puis de toutes celles qui arriveront à 30 ans de fonctionnement.

EDF ayant prévu d’investir 400 millions d’euros par réacteur prolongé, il est donc possible d’économiser ces sommes très importantes et de les investir dans les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables.

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