Accords de partenariat économique : Des accords commerciaux précipités sont une menace pour le développement des pays pauvres, avertit Oxfam France – Agir ici

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Accords de partenariat économique : Des accords commerciaux précipités sont une menace pour le développement des pays pauvres, avertit Oxfam France – Agir ici

Alors que les ministres européens du Développement se réunissent à Bruxelles ce 20 novembre pour discuter des Accords de partenariat économique (APE), Oxfam France – Agir ici rappelle que signer les « accords cadres » temporaires tels que proposés par la Commission européenne aurait des conséquences dramatiques sur les économies des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) et nuirait à l’intégration régionale.

Caroline Dorémus-Mège, responsable de plaidoyer à Oxfam France – Agir ici : « Les ministres européens du Développement doivent tenir compte de la pression qui pèse sur les pays ACP : soit ils signent des accords qui vont à l’encontre de leurs intérêts, soit ils perdent l’accès à l’Union européenne pour leurs exportations. Les discussions doivent être prolongées et les ministres devraient demander à la Commission européenne d’examiner d’autres options, qu’il s’agisse de continuer avec les préférences actuelles (régime de Cotonou) ou de proposer une version améliorée du système des préférences généralisées (GSP+). »

A six semaines de la fin des négociations, aucune région ACP n’a signé d’Accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne. L’Afrique de l’Ouest a déclaré qu’elle ne signerait pas d’APE d’ici à la fin de l’année. La région Afrique de l’Est est maintenant en passe de se scinder en plusieurs sous-groupes négociant séparément, au détriment de l’intégration économique de l’ensemble de la région. La détermination de la Commission européenne à conclure ces accords, même s’il faut recourir à des arrangements bilatéraux avec des pays ou des sous-régions, remet en cause son engagement à appuyer les processus d’intégration économique régionale existants.

Alors que les chefs d’Etat et de gouvernements africains préparent le sommet UE-Afrique, la question des APE risque de dominer les discussions, en particulier sur le commerce, et de porter au devant de la scène les dissensions fortes qui existent entre l’Union européenne et les pays ACP. Le président du Sénégal rappelait la semaine passée : « On nous invite à annoncer aux populations en guise de cadeau de Nouvel An : "Chers compatriotes, nous venons de signer avec l’Europe un nouvel accord de coopération (sic) qui supprime 35 % de nos budgets. En conséquence, nous allons supprimer des écoles, des dispensaires, des hôpitaux, des projets de routes, licencier des fonctionnaires... en attendant des compensations hypothétiques !" C’est indéfendable. » Et d’ajouter que les relations UE-Afrique nécessitaient une nouvelle forme de partenariat.[1]

Caroline Dorémus-Mège : « Le sommet UE-Afrique a pour vocation de poser les bases d’un nouveau partenariat. La plupart des pays africains ne sont pas convaincus qu’il soit dans leur intérêt de signer les accords proposés par l’Union européenne. Les dirigeants européens et africains devraient saisir cette opportunité pour revenir en arrière, repenser leur approche et se concentrer sur la création d’un partenariat véritablement favorable au développement. »

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