4ème Enquête Nationale sur la Santé des Etudiants. La LMDE publie ses premiers résultats

Publié le

4ème Enquête Nationale sur la Santé des Etudiants. La LMDE publie ses premiers résultats

Consommation d’alcool, accès aux soins, vie affective et sexuelle : la santé des étudiants, un enjeu de premier plan

A l’heure où les sujets de santé font la une de l’actualité - remise en cause de la loi Evin, réforme de l’aide à la complémentaire santé et accès de ses bénéficiaires au tiers payant, loi de modernisation de la santé-, la 4ème enquête nationale sur la santé des étudiants de la LMDE montre combien la prise en compte de leurs comportements est un enjeu de premier plan. Ainsi, sur trois thématiques centrales pour cette population, la consommation d’alcool, l’accès aux soins, la vie affective et sexuelle, des spécificités existent qu’il convient de prendre en compte : une alcoolisation ponctuelle fréquente, un renoncement aux soins inquiétant, un déficit d’information sur les moyens de contraception ou de protection contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles.

L’alcoolisation ponctuelle importante concerne plus d’un étudiant sur deux

Alors que la loi Evin encadrant la publicité sur l’alcool est attaquée, la 4ème enquête nationale sur la santé des étudiants de la LMDE met en avant la nécessité d’agir.

Plus de la moitié des étudiants (54%) déclare une alcoolisation ponctuelle importante (consommation de 6 verres ou plus en une même occasion) au cours de l’année écoulée, dont 33% au cours du dernier mois et 7% de la dernière semaine.

57% d’entre eux ont été ivres au moins une fois dans l’année.

Enfin, les dimensions sociales et festives sont les principales composantes de ces consommations. Les étudiants déclarent ainsi consommer de l’alcool pour faire la fête, et pour partager un moment de convivialité (motifs cités par 75 % d’entre eux), la recherche d’ivresse en tant que telle n’étant évoquée que par 10 % des étudiants. La LMDE part de ces motivations pour intervenir en soirée, dans les centres des villes étudiantes.

A Nice, Lille, Caen, Rennes, Besançon, Lorient, Brest, Amiens, Orléans, avec le soutien des municipalités, des préfectures, des agences régionales de santé, des relais santé vont à la rencontre de leurs pairs pour parler fête et santé, et prévenir les risques liées à ces consommations.

Pour renforcer son action dans le domaine, la LMDE a signé un partenariat avec l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) le 22 avril dernier.

Plus d’un étudiant sur trois renonce à des soins

Alors que de récentes enquêtes font ressortir les difficultés rencontrées par les Français pour accéder aux soins, 35% des étudiants ont renoncé à consulter un médecin au cours des douze derniers mois, pour des raisons financières, par manque de temps ou du fait d’un report sur l’automédication.

Plus d’un étudiant sur quatre (27%) explique avoir renoncé à consulter un professionnel de santé et à des soins ou des traitements médicaux en raison du coût engendré. Enfin, 16% des étudiants ont renoncé à d’autres postes de dépenses pour se soigner.

Ces données sont à mettre en regard du fait que 9% des étudiants sont dépourvus de complémentaire santé contre 5,6% de la population générale. A l’heure de la généralisation de la couverture complémentaire en entreprise consécutive à l’Accord National Interprofessionnel (ANI), la situation des étudiants doit également être prise en compte spécifiquement. La LMDE est favorable à la création d’un chèque santé.

Un déficit d’information sur la vie affective et sexuelle

Malgré les polémiques récentes, le modèle contraceptif des étudiantes reste dominé par la pilule. Pour 77% d’entre elles, il s’agit du moyen de contraception le plus utilisé. La promotion des autres méthodes ou leur préconisation par les professionnels de santé semble rester insuffisante. Pourtant, le libre choix de la méthode la plus adaptée à sa situation personnelle est une des conditions du succès. Avec le programme « On s’aime à 2, on se protège à 2 », la LMDE, agit dans ce sens. Pour le compte du Conseil régional Midi Pyrénées, et en partenariat avec le Planning familial, elle informe toutes les classes de seconde de la région sur l’ensemble des moyens existants.

Ces actions de sensibilisation, qui abordent l’ensemble des questions liées à la vie affective et sexuelle, sont essentielles alors même que si la grande majorité des étudiants déclarent se protéger contre le VIH/SIDA et les autres IST, 12% n’utilisent aucun moyen de protection. Et, 39 % des étudiants estiment toujours être mal informés sur les IST, et 15 % s’agissant du VIH/SIDA.

La 4ème enquête nationale sur la santé des étudiants

Depuis 2005, la LMDE réalise régulièrement des enquêtes sur la santé des étudiants : première enquête nationale en 2005 (ENSE 1), deuxième en 2008 (ENSE 2), troisième en 2011 (ENSE 3), enquête sur la santé des étudiants dans les DOM en 2008, enquête sur le handicap à l’université en 2011.

Ces enquêtes ont pour but d’identifier, de comprendre et de suivre les comportements et les besoins spécifiques des étudiants en matière de santé.

Les données recueillies sont mises à disposition d’équipes de recherche qui souhaitent travailler sur le monde étudiant.

Elles constituent un outil d’aide à la décision pour les acteurs du champ sanitaire, social et éducatif.

Les premiers résultats de la 4ème enquête font bien ressortir la nécessité d’élaborer des plans de prévention spécifiques aux étudiants. La LMDE contribue d’ailleurs au groupe de travail "Améliorer la santé des étudiants" du Plan national de vie étudiante en cours d’élaboration par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon de 25 000 étudiants représentatifs de la population étudiante affiliée à la LMDE, tirés au sort à partir de la base affiliée de la LMDE.

La passation s’est déroulée entre avril et juin 2014 et a permis de recueillir 4 246 réponses soit un taux de retour de 17%.

Un ouvrage présentant l’ensemble des résultats paraitra d’ici la fin de l’année.

Autres articles dans cette rubrique

L’industrie de l’alcool a besoin de sang neuf : ne soyons pas dupes ! LMDE mobilise les jeunes contre la remise en cause de la Loi Evin

LMDE s’engage contre la remise en cause de la Loi Evin La loi Evin, votée en 1991, encadrant la publicité sur l’alcool vient d’être remise en cause par un amendement lors des débats en cours au Sénat...

close