ESS et société, Enjeux et débats

Intermédiateur de contenus en économie sociale et solidaire

Accueil > ... > Forum 422

La France associative peut-elle mieux s’impliquer dans les dynamiques territoriales ?

25 octobre 2008, 21:23, par LAVEAUD Michel-Jean

S’il est intéressant de constater que les territoires les plus enclavés ou délaissés donnent naissance proportionnellement à plus d’associations nouvelles, quel sens commun ont l’ensemble des acteurs associatifs au sein de leurs territoires administratifs respectifs et de référence. Quels sont les objets sociaux de ces créations ? Sectoriels ou généralistes ?

Les traditionnels Forum des Associations communaux, sont rarement intercommunaux et départementaux quasi inexistant sauf quand quelques volontés politiques ont pris la mesure des exceptionelles capacités et compétences qui s’y lovent.
Nous connaissons des Départements qui se sont dotés d’une Assemblée permanente de la vie associative, qui y engage une démarche réflexive sur le sens des engagements exprimés et sur les contributions au bien commun. Prélude à des budgets participatifs qui enlèvent une épine du pieds aux élus. Elus souvent dépourvus d’une argumentation débattue pour les attributions des subventions et parfois légers dans les bilans d’évolution du "bien commun".

Dans cette dynamique, les Assises de la vie associative quand elles sont bien préparées rejoignent en les liant les préoccupations croisées ou contigues des Forums des Métiers, des Forums des Associations , des Forums des citoyens et des Forums sociaux locaux .

A ce point de positionnement des acteurs associatifs, des acteurs économiques, des citoyens, la question de la nature de l’économie générale d’un ou des territoires ne peut guère être esquivée, nous ne tarderons pas à voir s’affirmer et s’afficher des mixtes qui nécessairement prendrons appui sur l’économie sociale et solidaire.

Dans cette économie plus " plurielle" des territoires demeure la question de la transmission de ses référents de valeurs plus humaines, juridiques, économiques et sociales, une vraie question culturelle qui va devoir faire sa place dans le processus éducatif.
Une hypothèse pas si audacieuse que cela voudrait que la vie associative rappatrie dans l’économie hortodoxe la part d’économie relationnelle disparue. En tous cas plus de co-élaboration du projet et de son contrôle continu, ce qui ressemble à un retour de quelques pionnières expériences du genre sociétés coopératives autogérées . De la Drôme d’o๠ce commentaire est écrit , il est instructif de voir ressurgir dans la vie culturelle valentinoise la mémoire de " BOIMONDAU" ( BOItierMONtreDAUphiné) communauté horlogère ouvrière autogérée de 1941 à 1961, avec toutes les déclinaisons, des jardins solidaires, de l’auto-construction, de bibliothèque et de cours du soir, de co-responsabilités, de direction collègiale ou tournante, des solidarités de toutes natures.

La crise du sens, autant du travail, des sciences et des techniques, de l’éducation, de la culture, de l’économie, des parcours de vie, conduit à remettre sur le métier ces questionnements "fondamentaux" . Aussi la multiplication des associations naissantes ne serait qu’une fuite en avant quantitative alors que c’est la valeur d’usage, l’utilité sociale de l’engagement associatif qui sera déterminant d’une nouvelle strcturation de nos sociétés. La pyramide des à¢ges pour aborder la question de la mixité intergénérationnelle au sein des associations laisse apparaà®tre une urgence, celle de la coopération intergénérationnelle. Dans une intervention remarquée " Âges et usages de la vie " au Théà¢tre des idées en Avignon 2008, le philosophe Pierre Henri Tavoillot évoquait la confusion des à¢ges avec le marketing tous azimuts pas particulier incitateur à la coopération relationnelle sauf par l’étrange image d’une éternelle jeunesse ou le conflit des générations l’envers de la réalité du vieillisement avec une inexorable baisse de tonicité.
Une troisième voie réside dans des coopérations renforcées autant dans la vie sociale en général que dans les activités dites économiques. Là encore la forme coopérative et l’ESS proposent des modélisations qui s’émancipent des "gouvernances invisibles" des financiers et des techno-structures dont nous subissons les déficits de loyauté évidents.

Rétablir la confiance qui est le maà®tre mot d’actualité, induit peut-être que nous nous fassions confiance à nous-mêmes pour coopérer à vue, à porter de voix et d’oreilles,
avec sans doute aussi la part de liens nouveaux des technologies de l’information et de la communication qui ne suffisent pas à (re)constituer des cultures communes "les pieds sur terre".

Sans suggérer un contrôle des naissances pour la vie associative, comme pour les entreprises, la relève et la survie d’un grand nombre restent problématique et un baromètre quantitatif demeure insatisfaisant pour témoigner de la santé de celle-ci.
Un avatar d’une société malade de la gestion.

cf. Anthroplogie du projet et sociologie appliquée au développement local
CNAM Angers " Imaginaires, savoirs, connaissance " et Faculté d’anthropologie et de sociologie de l’université Lyon 2

Un message, un commentaire ?

Ajouter votre commentaire ...
Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)