Une Scop pour Goodyear Amiens-nord ? Une farce selon la CGC !
Le syndicat attaque la CGT et considère que son projet pour le site Goodyear Amiens-nord "trompe les salariés".
"Le projet illusoire de Scop trompe les salariés." La CGC a décidé de sortir du bois. Elle s’en prend directement à la CGT, le syndicat majoritaire dans l’usine Goodyear d’Amiens-nord (1 173 salariés). La CGC a toujours dénoncé le jusqu’auboutisme de la CGT, suite à son double refus d’une reprise par Titan de l’activité de pneus agricoles et de la mise en place d’un plan de départs volontaires.
Dans un tract diffusé jeudi 28 février dans les usines amiénoises de Goodyear Dunlop, elle qualifie de "farce" l’idée de Scop évoquée mardi 26 février par Fiodor Rilov, l’avocat de la CGT.
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sourceLa CGT avait fait cette proposition après que la direction de Goodyear Dunlop France ait annoncé qu’elle comptait fermer complètement son usine de pneumatiques d’Amiens-nord, le groupe américain Titan ayant définitivement renoncé à reprendre l’activité de pneumatiques agricoles du site qui emploie environ 500 salariés.
"Les issues possibles se réduisent les unes après les autres"
"Si la notion de Scop apparaît à ce moment du dossier, ceci signifie que la position de la CGT d’Amiens-nord s’affaiblit et que les issues possibles se réduisent les unes après les autres. La fuite en avant organisée par la CGT d’Amiens et ses conseils se rapproche de l’impasse finale", analyse Marc Jonet, délégué syndical CFE CGE de Goodyear Amiens et délégué syndical central CFE CGC au CCE de Goodyear Dunlop Tires France.
Marc Jonet estime que "ce qui se passe chez Goodyear Amiens-nord ressemble malheureusement à la catastrophe sociale prévue chez SeaFrance", la compagnie qui exploitait quatre navires sur le détroit du Pas-de-Calais, jusqu’à sa disparition en janvier 2012. Il estime que l’on a affaire à "un syndicat majoritaire qui, pour ses propres intérêts, dénigre et s’oppose à plusieurs repreneurs (…), un syndicat majoritaire qui (…) évoque le mirage de la Scop et y est encouragée par un avocat". Une partie du personnel de SeaFrance est aujourd’hui employée par la coopérative ouvrière My Ferry Link, montée par d’anciens salariés avec l’aide d’Eurotunnel.
Goodyear n’est pas prêt à vendre sa marque selon la CFE CGC
Au-delà du parallèle avec le dossier SeaFrance, la CFE CGC rappelle que Goodyear n’est pas prêt à vendre sa marque. Le syndicat ajoute : "Pour monter cette Scop, il faudrait que les salariés y mettent leurs indemnités." Sur le fond, le syndicat estime qu’il faut se concentrer sur la partie "agraire" du site et non sur l’ensemble de l’usine, cette usine comprenant à la fois une activité de pneumatiques agricoles et une activité de pneus tourisme à faible valeur ajoutée. Pour relancer l’activité agricole, des investissements productifs importants sont nécessaires, souligne la CFE CGC.
La CFE CGC s’en prend à la "communication peu rigoureuse" de la CGT. Début 2012, celle-ci avait sorti une étude tendant à montrer que l’activité de pneumatiques tourisme était "rentable" alors qu’elle est, selon la CFE CFC, "structurellement déficitaire". "Cette pseudo étude fut trois jours plus tard mise au frigo car truffée d’erreurs et d’hypothèses fantaisistes. Depuis la CGT d’Amiens n’en parle même plus."
Pour mémoire, si la CGT est majoritaire au sein du comité d’entreprise de l’usine Goodyear d’Amiens-nord, elle ne l’est pas au niveau du comité central d’entreprise de Goodyear Dunlop France. Ce dernier compte deux représentants CGT, deux représentants CFDT et un représentant CFECGC. Direction et syndicats doivent se retrouver le 7 mars à l’occasion d’un CCE à Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine) au siège de Goodyear Dunlop France.
Claire Garnier
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