Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Travail dominical : la CFDT demande à François Hollande d’intervenir

Le syndicat vient d’adresser une lettre ouverte au chef de l’Etat lui rappelant qu’en 2008, il considérait le travail du dimanche comme une « erreur économique d’abord, sociale ensuite et sociétale surtout ».

Par 

Publié le 01 décembre 2014 à 17h44, modifié le 19 août 2019 à 14h09

Temps de Lecture 2 min.

La bataille du travail du dimanche n’a pas encore livré son verdict. Et chacun, en attendant le 10 décembre, jour de la présentation en Conseil des ministres du projet de loi Macron sur la croissance et l’activité, continue de labourer le terrain avec ses arguments. Lundi 1er décembre, la CFDT services a adressé une lettre ouverte à François Hollande.

Dans ce texte, le syndicat affirme que le projet ne peut rester en l’état « sans contreparties pour les salariés des entreprises de moins de 20 salariés – qui représentent la majorité des salariés concernés – et sans réelles mesures d’encadrement du volontariat pour le travail du dimanche ». Non sans malice, la CFDT services demande au président de la République d’intervenir, lui rappelant qu’en 2008 alors qu’il était député il dénonçait le travail du dimanche comme une « erreur économique d’abord, sociale ensuite et sociétale surtout ».

Dégradation des droits des salariés

Le syndicat estime que le texte actuel « aboutira à un échec de la simplification du droit en vigueur ainsi qu’à un recul des droits des salariés ». La CFDT dénonce pêle-mêle la dégradation des droits des salariés concernés, et en particulier des salariés des établissements de moins de 20 salariés, la multiplication des situations dérogatoires, le pouvoir de décision unilatérale donné aux maires, la sortie des heures de 21 heures à minuit du décompte du travail de nuit, l’ absence de la prise en compte des sous-traitants et prestataires ainsi que des branches au sein desquelles le travail du dimanche bénéficie d’une dérogation permanente.

La version actuelle du projet de loi prévoit que les maires puissent accorder l’ouverture jusqu’à douze dimanches par an, au lieu de cinq aujourd’hui. Le texte envisage aussi l’ouverture des commerces dans les gares. Il crée aussi des « zones touristiques internationales », c’est-à-dire des « zones d’intérêt national sur le plan touristique et économique ». Travailler cinquante-deux dimanches par an et en soirée y serait rendu possible. Une appellation calibrée pour les enseignes du boulevard Haussmann à Paris qui se désolent de n’ouvrir aujourd’hui que les dimanches de décembre et de début des soldes.

Le texte validé par le Conseil d’Etat prévoit qu’« un décret détermine les critères de ces zones » et qu’un « arrêté des ministres compétents prend l’initiative de les créer ». Le texte actuel indique que les salariés y seraient payés double, sur la base du volontariat. Mais dans les établissements de moins de 20 salariés, une « décision unilatérale de l’employeur [pourra] fixer des contreparties différentes ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Très cher travail du dimanche

Le débat sur la libéralisation du travail le dimanche divise la France depuis des années, selon des clivages qui dépasse très largement la traditionnelle fracture droite/gauche. Ce débat divise aussi les économistes quant aux retombées économiques à en attendre. Le Medef a chiffré entre 40 000 et 100 000 le nombre d’emplois créés au niveau national dans le commerce et la distribution en ouvrant le soir et le dimanche. L’économiste Gilbert Cette avait évalué en 2013 à 20 000 équivalents temps plein le gain d’un assouplissement de la législation sur le travail dominical et l’OFCE pour sa part craint que tout cela ne se traduise au final que par un jeu à somme nulle.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Un long dimanche de travail
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.