Taxe carbone ou l’art de mettre la charrue avant les bœufs

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Taxe carbone ou l'art de mettre la charrue avant les bœufs

Suite aux conclusions du rapport de la commission pour la « contribution Climat-Energie », présidée par Michel Rocard, qui prétend instaurer une fiscalité « écologique » sans alourdir le poids des prélèvements obligatoires, la Fédération Française des Motards en Colère constate que la montagne accouche d’une souris. Empêtré entre sa logique habituelle d’effets d’annonce pour démontrer qu’il agit, le gouvernement semble tout simplement s’orienter vers l’instauration d’une taxe supplémentaire. Il essaye toutefois de la rendre la plus sympathique et « indolore » possible. Mais, même « verte », une taxe de plus reste une taxe de plus !
La FFMC exprime son rejet de cette taxe hypocrite, absurde et injuste alors que le pouvoir d’achat du plus grand nombre va subir de plein fouet les effets de la crise actuelle.

Hypocrite !

Le gouvernement, en la ramenant à la moitié de ce que préconise le Rapport Rocard, veut faire croire qu’il se préoccupe du pouvoir d’achat des moins fortunés. Or, même à ce niveau, la taxe entraine d’ores et déjà une hausse de 3 centimes au litre, sans préjudice des augmentations futures.

De plus, elle reporte sur les ménages un effort que ne consentiront pas les grandes entreprises, car celles-ci bénéficieront de la suppression de la taxe professionnelle, et d’exonérations, ni les investisseurs, voire les Etats, pour qui les émissions de CO2 sont devenues un marché spéculatif très lucratif.

Absurde !

La raréfaction annoncée du pétrole provoquera de toute façon son renchérissement, aggravé par les effets de la spéculation et des tensions internationales que l’on peut craindre à terme. Tout se passe donc comme si l’Etat voulait augmenter sa part d’un pactole dont on perçoit désormais la fin. Mais qu’a-t-il fait depuis trente ans pour préparer la transition ?

Injuste !

Il n’existe, à l’heure actuelle, pas ou peu d’alternative au moteur à explosion. Une part non négligeable de nos concitoyens n’aura pas, avant longtemps, les moyens de se payer les rares véhicules « propres » annoncés. Ceci est d’autant plus vrai dans le domaine du 2-roues motorisé : l’offre est indigente et le 2RM a toujours été exclu des mesures d’incitation au renouvellement du parc roulant automobile. Pourtant, selon l’ADEME [1], sur un parcours-type, son utilisation produit en moyenne deux fois moins de CO2. Les 2RM, au même titre que les automobiles et les transports en commun sont des véhicules utilitaires qui participent à la vie économique du pays, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.

La FFMC appelle les utilisateurs de 2RM (motards, scooteristes, etc.) à se regrouper autour de ses antennes départementales afin de préparer la riposte. Elle appelle également l’ensemble des organisations représentatives des automobilistes et des consommateurs à s’unir pour rappeler à nos représentants que les citoyens de ce pays en ont assez de se faire tondre à longueur de temps.

[1Agence pour la Défense de l’Environnement et la Maitrise de l’Energie

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