Sans abri : les oubliés de l’été

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Sans abri : les oubliés de l'été

La FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) publie aujourd’hui les résultats du baromètre 115 synthétisant les demandes et réponses faites au numéro d’urgence au cours du mois de juillet 2016 dans les 45 départements étudiés et à Paris.

Des personnes toujours aussi nombreuses à solliciter le 115
En juillet 2016, dans les 45 départements hors Paris, plus de 89 400 demandes ont été faites au 115 et seulement 33% de ces demandes ont abouti à un hébergement. 21 500 personnes ont appelé le numéro d’urgence en juillet, soit une augmentation de 2,4 % sur un an.
La FNARS constate également un net accroissement (+ 21 %) des demandes de prestations (aide alimentaire, soins, hygiène, maraudes) témoignant d’une aggravation de la situation sanitaire et sociale des personnes à la rue.

Un manque de solutions d’hébergement plus prégnant l’été que l’hiver
Sur les 21 506 personnes différentes qui ont appelé le 115, 11 000 n’ont jamais été hébergées, nombre en forte augmentation depuis cet hiver. En cause : la fermeture de milliers de places hivernales alors que la demande d’hébergement est aussi forte l’été que l’hiver.
La situation est très critique dans 8 des 45 départements du baromètre (notamment le Rhône, l’Isère, la Gironde…) où le taux d’attribution est inférieur à 20% en juillet 2016.
Les personnes isolées sont particulièrement touchées par ce manque de solutions d’hébergement, leur taux d’attribution a chuté de 6 % depuis l’été 2015. Les femmes seules sont les plus impactées puisque seulement 11 % d’entre elles se sont vues attribuer une place d’hébergement suite à leur demande en juillet 2016.

La recrudescence de jeunes, parmi les isolés
Phénomène également très inquiétant : la forte progression sur une année des jeunes de 18 à 24 ans qui sollicitent le 115. Ils représentent une part importante des personnes isolées qui appellent le 115 (21% des hommes seuls et 28% des femmes seules), traduisant une paupérisation des jeunes. La situation des mineurs non accompagnés est elle aussi préoccupante puisque leur nombre a progressé de 66 % sur la même période.

Face à ces constats, la FNARS rappelle l’importance de garantir une mobilisation constante autour des personnes à la rue, été comme hiver, en adaptant le parc d’hébergement et de logement aux besoins réels des plus démunis. Il faut sortir définitivement de la gestion saisonnière de l’exclusion en mobilisant toute l’année de nouvelles capacités d’hébergement et de logements très sociaux qui manquent cruellement aujourd’hui.

La FNARS alerte également sur la situation des jeunes isolés, de plus en plus nombreux parmi les appelants au 115, qui atteste d’une dégradation des conditions de vie des moins de 25 ans. Elle rappelle à cet égard la nécessité de permettre aux jeunes les plus en difficulté de bénéficier effectivement de la garantie jeunes, l’accès à des ressources et à un accompagnement conditionnant fortement les perspectives d’insertion.

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