Adoptée en première lecture à l'Assemblée nationale sans anicroche particulière, la réforme des retraites actuellement en examen au Sénat ne connaît pas le même sort. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les sénateurs ont rejeté une des mesures phares du texte : la création d'un compte personnel de pénibilité au travail. Il a manqué les vingt voix des sénateurs communistes à la gauche, qui possède une courte majorité à la Chambre haute, pour faire adopter le dispositif. Sans surprise, la droite, UMP et centristes, a voté contre, ainsi que les non-inscrits.
Ce "compte personnel de prévention de la pénibilité" est prévu pour tout salarié exposé à des conditions de travail pénibles et lui permet d'accumuler des points, à convertir en formation, temps partiel ou départ anticipé à la retraite. Il devrait être mis en place à partir du 1er janvier 2015. Quelque 300 000 personnes devraient à terme utiliser chaque année des points accumulés sur leur compte. Le coût du dispositif est estimé à 500 millions d'euros en 2020 et 2,5 milliards d'euros en 2040.
REJET DU TEXTE ATTENDU
Le sénateur PCF Dominique Watrin a justifié l'abstention de son groupe politique sur le compte pénibilité car "trop de questions n'ont pas trouvé de réponse." Au final" et qui "n'est pas la panacée".
Le sénateur Gérard Longuet (UMP) estime quant à lui que "d'ici 2020, on va dans une impasse qui ne pourra être comblée que par des cotisations des entreprises ou des financements de l'Etat" et que son groupe ne pouvait pas la voter en l'état. La veille, les sénateurs avaient déjà voté contre un autre point essentiel du projet de loi, l'allongement de la durée de cotisation.
A l'issue du débat, mardi 5 novembre, le rejet de l'ensemble du texte est attendu, le gouvernement ne disposant pas de majorité absolue au Sénat où il a besoin de toutes les voix de la gauche pour faire adopter ses textes. Or, d'emblée, le groupe communiste a manifesté son opposition à cette réforme qui, selon lui, "s'attaque à la jeunesse".
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