François Rebsamen le 24 octobre 2013 à Dijon

François Rebsamen le 24 octobre 2013 à Dijon

afp.com/Jeff Pachoud

L'heure est au bilan pour le ministre du Travail François Rebsamen. Nommé maire de Dijon, après le décès d'Alain Millot, il assume sa part de "responsabilité" face au chômage mais estime que "le ministre du Travail ne peut pas, à lui seul, endiguer la hausse", dans une interview à l'AFP. Au Parisien, il expliquait déjà récemment avoir "le sentiment d'avoir bien fait [son] travail", et assurait qu'il ne cherchait pas à se "défiler". Mais les élus d'opposition reprennent à l'unisson les 200 000 chômeurs supplémentaires, depuis son arrivée en poste le 2 avril 2014.

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D'autres lui décernent avec une certaine délectation le titre de ministre du chômage.

Autant dire que la charge sera lourde pour son successeur. Même si les économistes s'accordent à dire que la fameuse courbe du chômage finira bien par redescendre. Le remplacement de François Rebsamen, dans la perspective de 2017, a tout du casse-tête. L'Express revient sur les noms revenant avec le plus d'insistance, alors que la question plane au-dessus de la rentrée de François Hollande et du gouverment.

>> Lire aussi:François Rebsamen, une démission marquée par des couacs de communication

Jean-Marc Germain, un frondeur au gouvernement?

François Hollande et Manuel Valls oseront-ils nommer l'un des leaders des frondeurs? Cette opportunité, a priori étonnante, pourrait être séduisante dans la perspective de 2017. Histoire de recoller les morceaux avec l'aile gauche du PS, si critique envers le Pacte de responsabilité ou encore le projet de loi Macron. A ce petit jeu, c'est bien le nom de Jean-Marc Germain, député des Hauts-de-Seine, qui semble revenir avec insistance.

Reste que le pari semble osé. Jean-Marc Germain, fidèle aubryiste n'a en effet pas hésité par le passé à critiquer les choix économiques du gouvernement, axés notamment sur la baisse des charges des entreprises. Le 1er juillet 2014, lors du vote du projet de financement de la sécurité sociale, il répondait ainsi à Bruno Le Roux qui avait taclé sur Twitter les frondeurs en filant la métaphore footballistique.

Il avait alors répondu: "C'était de l'humour mais si on veut continuer sur le registre de l'humour, ceux qui étaient sur le terrain, c'est-à-dire dans l'hémicycle, c'était la centaine de parlementaires qui porte les idées de la réorientation des baisses d'impôts vers les ménages. On était sur le terrain et on souhaitait marquer des buts contre le chômage, c'est ça qu'on a défendu hier. Son image (à Bruno Le Roux, ndlr) est un peu à contre-emploi : c'était lui qui était dans le bus et nous qui étions sur le terrain".

Stéphane Le Foll, grand favori?

Si François Rebsamen avait la possibilité de nommer son propre successeur, il est fort probable que Stéphane Le Foll, l'actuel ministre de l'Agriculture, ferait office de favori. Le Journal du Dimanche relaie ainsi le profil idéal du ministre du Travail, dressé par le nouveau maire de Dijon.

"Il faut quelqu'un comme Sapin et moi qui ait la ligne directe avec le président et le Premier ministre. Quelqu'un qui soit totalement en phase avec la politique économique du président." Une définition qui exclut d'ores et déjà les frondeurs.

Pour autant, Stéphane Le Foll, depuis la crise des éleveurs, ne s'est jamais autant retrouvé sur le devant de la scène depuis sa prise de fonction. Le moment sera-t-il bien choisi pour imposer un nouvel interlocuteur à des producteurs en colère? Ce mardi, ce hollandais historique s'est d'ailleurs dit "pleinement investi" dans sa fonction.

Laurent Grandguillaume, la surprise du chef?

Il s'était retrouvé sur le devant de la scène au moment des discussions sur le projet de loi Pinel. Laurent Grandguillaume, député de la Côte-d'Or, avait été chargé de calmer la guerre opposant à l'époque les artisans et les auto-entrepreneurs. Il avait alors réussi son pari, modifiant substantiellement la ligne jusque-là tenue par le gouvernement, en misant sur la concertation et sur un rapprochement des deux régimes.

Depuis, Laurent Grandguillaume est devenu membre du Conseil de simplification, remplaçant Thierry Mandon après son entrée au gouvernement. L'élu a la particularité d'être lui aussi originaire de Dijon, il y a été l'adjoint... De François Rebsamen. De quoi envisager une transition en douceur? Comme l'explique Le Monde, c'est bien son manque d'expérience à un poste aussi exposé qui pourrait l'empêcher de prendre possession d'un portefeuille ministériel.

Interrogé par France 3, Laurent Grandguillaume expliquait le 1er août dernier que sa seule priorité portait aujourd'hui sa proposition de loi sur le chômage de longue durée, récemment déposée à l'Assemblée. Finira-t-elle, dans les faits, à avoir tous les traits d'un véritable projet de loi, porté par le gouvernement?

Alain Vidalies, la promotion?

De nombreux médias reviennent aussi ce lundi sur la possible nomination d'Alain Vidalies. Aujourd'hui en poste au secrétariat d'État à la Pêche et aux Transports, il a le titre d'avocat spécialiste du droit du Travail, ce qui pourrait jouer en sa faveur. Cité par RTL, l'entourage de François Hollande lui accorde une certaine qualité: celle de ne pas faire "de vagues".

Bruno Le Roux, du Parlement au gouvernement?

En mars dernier, Le Monde lui attribuait des velléités de prise de fonction au gouvernement. "Il n'en peut plus, il en a marre, il dit à tout le monde qu'il veut partir", expliquait alors au quotidien national un collaborateur parlementaire. Après moult déceptions, le moment est-il venu pour l'actuel président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, fidèle hollandais?

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