Plan « santé des jeunes » : de bonnes questions, pas toujours les bonnes réponses

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Plan « santé des jeunes » : de bonnes questions, pas toujours les bonnes réponses

Mercredi 27 février, Mme Bachelot-Narquin, ministre de la santé de la jeunesse et des sports, a présenté en conseil des ministres les grandes lignes du plan gouvernemental sur la « santé des jeunes ».

En s’attaquant à la question de la santé des jeunes, le gouvernement décide de s’attaquer à un problème crucial. Cependant, certaines des mesures énoncées en conseil des ministres, notamment concernant les étudiants, ne sont pas toutes des plus pertinentes :

La FAGE est satisfaite du fractionnement des frais de sécurité sociale étudiante, qu’elle demandait depuis de longs mois. La FAGE salue également les mesures annoncées en direction des jeunes les plus vulnérables (création de maison des jeunes, promotion du fil santé jeune…).

Nous appuyons enfin la proposition faite de développer une véritable politique de santé et de prévention à l’université. Pour la FAGE, les actions de prévention doivent s’appuyer sur le tissu associatif étudiant qui, depuis de nombreuses années, mène des actions de « prévention par les pairs » sur les campus.

Cependant la FAGE est en désaccord avec les propositions annoncées concernant la réforme des SUMPPS (Services Universitaires de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé). La possibilité pour les SUMPPS de délivrer des soins curatifs remet en cause, selon nous, la cohérence des soins accordés aux étudiants. Pour la FAGE, il n’est pas opportun de marginaliser l’étudiant, pour le temps de ces études, du système de soin global lié au médecin référent. Par ailleurs, la pénurie actuelle de personnel et de moyens au sein des SUMPPS ne permettra pas, selon nous, un suivi individualisé et personnalisé de l’étudiant.

A l’inverse, les pouvoirs publics risquent de dévaloriser dangereusement la mission de prévention des SUMPPS en permettant aux étudiants d’effectuer une visite de prévention chez un généraliste de leur choix. Pour les associations étudiantes, la mission principale des SUMPPS est précisément la visite médicale de prévention obligatoire pour tous les étudiants. Sur ce point, la FAGE rappelle son souhait de voir les SUMPPS passer sous l’égide des CROUS. Un tel transfert doit permettre à tous les étudiants, universitaires ou non, de pouvoir bénéficier d’un véritable guichet unique regroupant : logement, restauration, aides sociales, médecine préventive, assistance sociale…

Concernant la possibilité de rendre obligatoire la pratique sportive au sein de l’Université et contrairement à ce que laisse entendre le Ministère de l’Enseignement supérieur, une pratique obligatoire ne saurait être instauré, selon nous, sans moyens supplémentaires. A l’heure actuelle, les universités n’ont ni les moyens d’encadrer ni la capacité d’accueillir dans des infrastructures adaptées le flot d’étudiants qui se verraient obligés de pratiquer le Sport dans leur établissement. Sur ce point, la FAGE sera donc particulièrement vigilante quant aux conclusions du rapport Auneau-Diagana.

Si la FAGE salue l’initiative du gouvernement quant à sa volonté de mettre en place une politique de santé publique à destination des jeunes, il nous apparaît cependant nécessaire de ne pas aller trop vite dans l’aboutissement d’un tel plan. Pour la FAGE, les thèmes abordés par Mme Bachelot en conseil des ministres sont pertinents, mais les réponses proposées méritent encore un dialogue avec les organisations de jeunesse. Dans ce cadre et sur un sujet aussi crucial pour les jeunes, la FAGE sera ,comme à son habitude, force de proposition.

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