OGM : Pour un projet d’arrêté de coexistence retiré, combien d’autres dans la même veine ?

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OGM : Pour un projet d'arrêté de coexistence retiré, combien d'autres dans la même veine ?

Après avoir proposé la légalisation de toutes les contaminations OGM au dessous de 0,9%, au mépris de l’esprit de la directive européenne, et sans même connaître l’avis de la Haute autorité sur le « zéro OGM » pour le maïs, le Ministère de l’agriculture a finalement reculé hier et indiqué que ses propositions n’étaient que des « thèmes techniques ». Nous avons cependant toutes les raisons de craindre des règles de coexistence qui condamnent le zéro OGM dans la filière bio et en apiculture.

Invitées hier matin par la Direction Générale de l’Alimentation à discuter d’un projet d’arrêté, les organisations professionnelles agricoles et les assureurs ont eu la surprise de voir le projet transformé en « thèmes techniques ». Ces thèmes restant cependant basés sur la légalisation des contaminations prévisibles, et non sur de réelles mesures pour les réduire au maximum. Car que dire d’autre d’un projet qui prévoyait une distance de 50m entre champ OGM et non OGM, diminué encore de moitié si le maïs GM est entouré de 12 rangs de maïs non génétiquement modifié ?

Face à l’alliance entre les semenciers, les planteurs de maïs et l’administration, nos organisations ont insisté sur les points suivants :
- Les règles de coexistence doivent permettre de conserver le zéro OGM dans les filières qui n’autorisent aucune contamination, notamment l’apiculture et l’agriculture bio ;
- Les précautions d’isolement doivent particulièrement prendre en compte les champs de maïs populations dont les paysans ressèment la semence, avec le risque d’accumulation des contaminations année après année ;
- Les apiculteurs, tenant à protéger leurs ruches et leur miel, cesseront d’installer les premières dans des lieux à risque OGM. Les cultures d’arbres fruitiers, de tournesol ou de semences potagères, qui ont besoin des abeilles pour être pollinisées, seront donc tout autant condamnées que la biodiversité sauvage en cas de culture OGM ;

Enfin, aucun OGM ne peut à ce jour être cultivé en France. Si des OGM avec plusieurs évènements viennent à être autorisés, les risques de contaminations seront d’autant multipliés et les mesures techniques doivent en tenir compte

Les organisations soussignées agiront, de concert avec les associations de défense de l’environnement qui seront finalement consultées la semaine prochaine, pour que le
gouvernement tienne compte de ces éléments et présente au Haut conseil des biotechnologies un texte radicalement différent.

Communiqué commun de : Confédération paysanne – Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique – Union Nationale de l’Apiculture Française

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