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« Nice-Matin » : une reprise par les salariés sous l'ombre de Tapie

Le quotidien va devenir une société coopérative d'intérêt collectif gouvernée par ses salariés avec le soutien financier de Bernard Tapie.

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Publié le 07 novembre 2014 à 09h33, modifié le 07 novembre 2014 à 11h19

Temps de Lecture 2 min.

Les journalistes de

Nice-Matin n'est plus en redressement judiciaire, et son destin va désormais emprunter un chemin original. Vendredi 7 novembre, le tribunal de commerce de Nice (Alpes-Maritimes) a attribué le quotidien régional déficitaire à un groupe de salariés porteurs d'un projet de reprise sous forme de SCIC (société coopérative d'intérêt collectif).

Parmi les trois projets de reprise encore en lice après six mois de procédure, la SCIC était celui qui préservait le plus grand nombre d'emplois. Les salariés devenus actionnaires se sont engagés à procéder à 159 départs (soit 14,5 % des effectifs) qui seront tous volontaires.

Les deux offres concurrentes étaient plus sévères : le trio associant l'éditeur belge Rossel, le groupe Marzocco et l'homme d'affaires Iskandar Safa prévoyait 376 départs, quand le financier Georges Ghosn tablait sur 228. Ce critère a manifestement pesé lourd auprès du président du tribunal de commerce.

La SCIC a également su convaincre sur le terrain financier, grâce à son allié de circonstance : Bernard Tapie. Sur les quatorze millions d'euros de financements récoltés par les salariés, huit millions (dont la moitié n'est que prêtée) sont fournis par l'homme d'affaires, actionnaire principal du quotidien voisin La Provence.

ROBERT NAMIAS PRESSENTI AU DIRECTOIRE

Robert Namias, alors directeur de la rédaction de TF1, le 24 avril 2007.

Mais ce soutien n'est pas gratuit. Il va permettre à M. Tapie de mettre la main sur le rentable Corse-Matin, dont la propriété était jusqu'ici partagée entre Nice-Matin et La Provence, pour quatre millions d'euros, soit une valorisation assez basse du quotidien insulaire.

Pour quatre millions supplémentaires, pour le moment prêtés, M. Tapie pourra récupérer un joli patrimoine immobilier correspondant aux murs de plusieurs agences de Nice-Matin, à Monaco ou Saint-Tropez, sur lesquels ce prêt est gagé.

C'est enfin un proche de M. Tapie, Robert Namias, ancien cadre du groupe TF1, qui va devenir le président du directoire du nouveau Nice-Matin. Car si la SCIC sera majoritairement détenue par les salariés, ceux-ci en délégueront la gestion. Cette influence de Bernard Tapie, qui ne deviendra cependant pas actionnaire de la nouvelle société, laisse planer des zones d'ombre sur le projet.

Il n'en demeure pas moins que le choix du tribunal de commerce vient aussi récompenser le « projet social d'intérêt général » défendu par un groupe de salariés énergiques, qui ont su susciter une mobilisation autour d'eux. Au sein de leur financement, 2,3 millions d'euros viennent de sacrifices que des salariés ont acceptés (sur leur treizième mois de rémunération) et 480 000 euros ont été collectés auprès du public, via une plate-forme de dons et lors d'une vente aux enchères.

Toutefois, le plus difficile commence. Ils vont devoir redresser très vite une entreprise qui perd un million d'euros par mois et dans laquelle aucun développement important n'a été engagé ces dernières années, en particulier sur le numérique. Celui-ci ne représente que 2,5 % du chiffre d'affaires global alors qu'en huit ans, la diffusion de Nice-Matin a chuté de 23 % et celle de Var-Matin de 13 %.

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