Moderniser l’économie ?

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Moderniser l'économie ?

Après avoir subi les critiques des industriels et des distributeurs et avoir fait l’objet de nombreux débats parlementaires suivis d’amendements, la Loi de Modernisation de l’Economie (LME) a été publiée au Journal Officiel le 5 août 2008.

Elle doit libérer notre économie en levant les blocages structurels qui l’entravent et, par là même, augmenter la croissance, créer des emplois et apporter du pouvoir d’achat aux consommateurs.

Les mesures pour y parvenir concernent :

- La modification des règles de fonctionnement des petites et moyennes entreprises : statut de l’entrepreneur individuel, réformes du droit des sociétés, assistance aux PME
- L’utilisation de la concurrence comme levier de croissance :

  • Négociabilité des tarifs entre distributeurs et fournisseurs
  • Libéralisation de la réglementation promotionnelle
  • Libéralisation des implantations commerciales
  • Création d’une autorité de la concurrence

- Le développement d’outils techniques et financiers appropriés

  • Nouvelles technologies, protection des créateurs
  • Modernisation des financements (livret A, pouvoir accru de la caisse des dépôts et consignations…) et du droit financier.

Venant après les lois GALLAND, NRE, DUTREIL, CHATEL, cette nouvelle Loi de Modernisation de l’Economie remet en cause, une fois encore, les relations entre distributeurs et industriels, ne satisfaisant pleinement ni les uns ni les autres.

L’effet de la concurrence pourra faire baisser les prix, mais plus certainement de façon ponctuelle que durable. Les principaux acteurs (producteurs, industriels et distributeurs) semblent en effet disposer aujourd’hui de marges de manœuvre trop limitées, pour générer une évolution structurelle, bénéficiant dans la durée aux consommateurs.

Quant aux nouvelles règles d’implantations commerciales, elles risquent, en renforçant les pouvoirs de décision des élus, de compliquer les démarches et d’alourdir les coûts de réalisation.

Cette réforme va changer la donne, mais passé un temps d’adaptation, qu’en sortira-t-il ? A moins que les remous financiers actuels ne remettent en cause tout un système basé sur une consommation au-delà de nos moyens : peut-on continuer à vivre à crédit sur l’avenir ?

Francis Sinet
Trésorier de la F.N.C.C.

Source : En savoir plus ?

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