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Mathieu Cornieti : «La loi Hamon sur l'ESS n'englobe pas tout l'entrepreneuriat social"

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Questions-réponses avec les participants à la Semaine de l'entrepreneuriat social.
par Nicolas Santucci
publié le 31 octobre 2014 à 10h58

Mathieu Cornieti, président de la société de gestion Impact Partenaires, spécialisée dans les domaines de l'insertion, du handicap et de l'apprentissage, sera présent à la Semaine de l'entrepreneuriat social, du 3 au 7 novembre.

Il participera au débat «J'épargne, je m'engage !», mercredi de 19h à 20h30.

Pouvez-vous citer trois mots pour définir l’économie sociale et solidaire (ESS) ?

Entrepreneur, innovation et impact.

Quel projet ESS à l’étranger vous a marqué ?

Je n’ai pas besoin d’aller à l’étranger pour trouver plein de beaux projets ! Un exemple : « Recyc-matelas Europe », une entreprise [dans laquelle Impact Partenaires a investi] qui recycle 92% des matières premières des matelas usagés. C’est interessant, à la fois écologiquement et socialement . Ce sont aussi près de 200 emplois non qualifiés et non délocalisables créés en France.

Selon vous, existe-t-il un pays leader dans l’ESS ?

La France, bien sûr ! Nous avons un écosystème très intéressant, avec des entreprises d’insertion, des grands groupes à la responsabilité sociale importante, ainsi qu’un environnement financier actif avec 12 sociétés de gestion à vocation sociale.

L’ESS ne compense-t-elle pas les carences du service public ?

Estimez-vous que le recyclage des matelas doit être fait par l’Etat ? L’ESS, c’est un ensemble de démarches d’entrepreneurs, de chefs d’entreprises, qui ont un engagement sans faille et je ne pense pas que l’Etat puisse apporter ce type de solution. Ce n’est pas du domaine du Service Public.

L’ESS est-elle de droite ou de gauche ?

Être entrepreneur, c’est un engagement personnel, ce n’est pas d’être de gauche ou de droite. Si le monde coopératif est en effet plus ancré à gauche, une entreprise commerciale avec la volonté d’avoir un impact social, ce n’est pas marqué politiquement.

Comment rendre l’ESS plus attractive auprès des jeunes entrepreneurs ?

Se lancer dans l’entrepreneuriat social, c’est d’abord se lancer dans l’entrepreneuriat tout court. Selon moi, il peut être bon d’avoir de l’expérience, donc je ne fais pas de jeunisme…

Quel regard portez-vous sur la loi Hamon relative à l’ESS ?

C’est une loi qui a été bien faite pour le monde coopératif et associatif et, à la marge, pour potentiellement quelques entreprises commerciales. Mais en pratique, les contraintes sont très lourdes pour ces dernières. Il faut se rendre à l’évidence que malgré son impact social, théoriquement favorisé par la loi, celle-ci n’englobe pas tout l’entrepreneuriat social.

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