MRJC : l’Appel du 18 juin 2012 à François Hollande « Quoi qu’il arrive, la flamme de la jeunesse ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas »

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MRJC : l'Appel du 18 juin 2012 à François Hollande « Quoi qu'il arrive, la flamme de la jeunesse ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas »

Le Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne réagit à l’engagement du nouveau président de la République française,
François Hollande, lors de son discours du 6 mai 2012 à la Bastille, de mener une politique « juste » et en
faveur de la jeunesse.

Monsieur le président de la République,

Permettez- moi d’abord de vous féliciter de votre élection, au nom des jeunes du MRJC.

La campagne présidentielle est finie. Les législatives aussi. Tant mieux ! Le temps de s’engager dans l’action
sur un terme plus long est arrivé. Vous l’avez annoncé : vous souhaitez faire de la jeunesse la priorité de votre
quinquennat. Nous ne pouvons que souscrire avec vous à cette ambition. Mais nous veillerons à sa concrétisation.

Car c’est à cette condition que vous pourrez reconquérir la confiance des jeunes générations dans l’action
politique.

Voici quelques défis qui sont essentiels à nos yeux :

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui réconcilie les Français avec
la jeunesse ! »

Les dernières enquêtes d’opinion réalisées [1] montrent la défiance que les Français entretiennent vis-à-vis de la
jeunesse. Cette situation n’est pas acceptable. Depuis de nombreuses années, l’image des jeunes est souvent
et insidieusement associée à celle des délinquants. C’est une image réductrice et destructrice ! Ce discours de
méfiance a été intégré par toutes les franges de la population. Pourtant la jeunesse n’est pas un problème !

Nous observons jour après jour qu’elle est plutôt le reflet de la société tout entière. Nous pouvons témoigner
du fait qu’elle est l’avenir de notre pays et contribue déjà à la vitalité de nos territoires ! Aidez nous à changer
le regard des Français sur notre génération.

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui permette un renouvellement
de génération dans les institutions politiques ! »

Nous ne pouvons nous satisfaire du vieillissement des institutions politiques de notre pays. Cela est plus grave
qu’il n’y paraît : les solutions politiques ne sont pas portées par toutes les générations de notre pays. En conséquence,
les jeunes se désintéressent de ce milieu qui ne leur est pas ouvert. La démocratie est ainsi touchée
au coeur. Lors de la denière mandature, jamais la moyenne d’âge à l’Assemblée nationale n’a été aussi élevée,
dans l’histoire de la cinquième République. À l’image du fonctionnement des mouvements de jeunes, une solution
existe : c’est la limitation de mandats, en nombre et dans le temps. Monsieur le Président, nous vous
demandons de limiter le nombre de mandats possibles à la même responsabilité, à deux maximum. Si l’on ne
réussit pas à anticiper un passage de relais dans ce laps de temps c’est plutôt signe d’incompétence qu’autre
chose ! Dans la même logique le non cumul de mandats différents simultanés est une nécessité. Nous prenons
le pari que cette décision créera un appel d’air pour que de nouvelles personnes s’engagent. C’est une décision
courageuse, car vous vous heurterez aux élus qui – aussi dans votre propre parti – ne veulent pas laisser leur
place et veulent garder le pouvoir. Mais c’est une décision nécessaire pour réconcilier les Français et les jeunes
en particulier avec la politique. La santé de notre démocratie est plus importante que les ambitions personnelles.

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui construise une politique économique
globale en faveur de l’emploi des jeunes ! »

Il y a eu 35 plans ou dispositifs pour l’emploi des jeunes en France depuis 37 ans. Mais le chômage des jeunes a
continué d’augmenter. Pour que votre mandat ne soit pas synonyme d’un énième échec sur ce plan, vous devez
changer de logique ! Non, les emplois d’avenir ne suffiront pas. C’est une politique économique globale que
nous attendons. Une politique qui laisse la part belle au partage des richesses en limitant les écarts de revenus
dans les entreprises, en s’appuyant sur la transition énergétique pour créer des emplois, en fiscalisant les heures
supplémentaires, en développant l’économie sociale et solidaire. Nous avons sur ce point présenté nos propositions
à votre équipe de campagne. Nous serions heureux de pouvoir en discuter de vive voix avec vous.

Nous proposons également avec plus de soixante organisations un « big bang des politiques jeunesse 2 » . Vous
en connaissez l’existence. Nous souhaitons aujourd’hui un engagement clair de votre part sur ce sujet. Nos
propositions émanent d’un travail de terrain, de réflexions longuement mûries, de constats qui ne peuvent plus
être ignorés. Nous soutenons collectivement la mise en place d’une allocation d’émancipation des jeunes. Nous
souhaitons passer sur ce plan d’une logique de dispositifs à une logique de droit universel et sans conditions.

Parce que la majorité légale, juridique ne s’accompagne pas encore d’une majorité sociale et financière, condition
pourtant nécessaire à une réelle émancipation personnelle.

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui redonne confiance aux jeunes
dans la politique et dans les institutions nationales ! »

Notre enquête sur l’emploi 3est sans appel pour les institutions politiques nationales : les jeunes sont désabusés
des politiques. Ils ne leur font plus confiance. Nous avons noté, en ce qui nous concerne, la part significative
de jeunes des milieux ruraux qui ont voté pour l’extrême droite. Ce constat nous interpelle évidemment sur
notre action, mais nous renforce dans notre légitimité et nos convictions : le travail d’éducation par la citoyenneté
est plus que jamais nécessaire. Il nous invite à développer plus encore notre action d’éducation populaire
au sein de ces territoires. La confiance que vous souhaitez rétablir se tisse au quotidien, surtout quand elle a
été rompue. Elle se tisse dans la proximité, au-delà de la présence médiatique.
Elle se tisse dans l’action, pour
dépasser les bonnes intentions.

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui mette en oeuvre l’égalité des
territoires. »

Les inégalités territoriales sont une des causes des inégalités socio-économiques. Les jeunes vivants en milieu
rural subissent trop souvent le manque de considération de leurs territoires dans les politiques publiques. La
réforme des collectivités territoriales doit être revue pour casser la logique de métropolisation. Les services publics
ne doivent pas se retirer des territoires ruraux à l’aune du simple critère économique. Bien plus encore, les
territoires ruraux doivent être reconnus comme des territoires vivants socialement et économiquement. C’est
aussi là que s’inventent des modes de vie du XXIe siècle ! Par votre parcours, vous en connaissez les richesses
 : suscitez les, encouragez les ! Vous avez créé le ministère de l’égalité des territoires. Nous approuvons et nous
nous en réjouissons. Nous seront vigilants à ce qu’il travaille effectivement en direction des territoires ruraux.

« Nous jeunes ruraux, nous voulons un président qui a besoin de nous ! »

Nous sommes des jeunes qui agissent quotidiennement dans les territoires ruraux. Souvent loin des médias,
nous faisons un travail de proximité. Notre travail d’éducation populaire est un travail au long cours, dont les
résultats mûrissent progressivement dans le parcours de chaque jeune que nous accompagnons. Nous sommes
un des nombreux exemples qui montrent que les jeunes sont dignes de confiance. Nous sommes un corps
intermédiaire et nous le revendiquons. Nous savons que vous aurez besoin de nous pour que vos ambitions ne
restent pas des voeux pieux.

Vous dites vouloir être jugé sur la justice et la jeunesse. Nous avons bien entendu et nous n’oublierons
pas. Vous pouvez compter sur nous. Car « quoi qu’il arrive, la flamme de la jeunesse ne doit pas s’éteindre
et ne s’éteindra pas ».

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de recevoir les salutations citoyennes des jeunes du MRJC.

Jérémie GODET
Président du Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne

[1Voir l’enquête réalisée par Ipsos pour le journal Le Monde les 18 et 19 novembre 2011

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