M. Macron, mettrez-vous un terme à la transphobie d’Etat ?

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M. Macron, mettrez-vous un terme à la transphobie d'Etat ?

Humiliées par l’administration, stigmatisées dans le milieu médical, niées dans leurs droits et leur identité… En France le quotidien des personnes trans ressemble plus à un parcours de combattant-te qu’à une Marche heureuse vers l’égalité et l’autodétermination. Nourries par un contexte législatif défavorable, des pratiques discriminatoires perdurent et nuisent à la qualité de vie et à la santé des personnes. En cette journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie, AIDES appelle M. Macron à tourner la page de la transphobie institutionnelle.

Les rares données disponibles sur la santé des personnes trans mettent en évidence une prévalence au VIH très élevée : jusqu’à 7% parmi les femmes trans selon une enquête INSERM de 2010, soit une prévalence 150 fois plus élevée qu’en population générale. Cette extrême vulnérabilité est en grande partie due à la façon dont l’Etat et les institutions traitent les personnes trans. Améliorer leur santé et leur reconnaissance sociale, c’est d’abord mettre fin à la pathologisation et la psychiatrisation des transidentités. « La transidendité n’est ni une anomalie, ni une maladie à soigner », rappelle Aurélien Beaucamp président de AIDES. « L’Etat continue pourtant de considérer a priori les personnes trans comme psychologiquement instables. La procédure qui leur est imposée pour changer leur état civil est aussi rétrograde qu’humiliante »

Malgré la loi « Justice XXI » de novembre 2016 censée la simplifier, le changement d’état civil reste une procédure complexe, longue et coûteuse. Soumis au bon vouloir des juges, il est conditionné à des expertises médicales et psychiatriques pour « évaluer la sincérité » de la demande. Une procédure intrusive, humiliante, qui entretient une forme de suspicion institutionnelle à l’endroit des personnes trans. « La France reste à l’arrière-garde, loin derrière l’Argentine, le Danemark ou l’Irlande qui ont adopté des mesures bien plus progressistes en la matière » regrette Aurélien Beaucamp.

Le bien-être et l’amélioration du quotidien des personnes trans passe aussi par une réelle prise en compte de la diversité des parcours trans par les soignants-tes, et par un meilleur accueil dans les administrations. Les institutions doivent en finir avec cette approche normative, pathologisante et excluante des transidentités.

AIDES appelle le nouveau Président de la République à tout mettre en œuvre pour améliorer la santé et la reconnaissance sociale des personnes trans. Nous demandons sans tarder :
- Le changement d’état civil libre et gratuit des personnes trans, sur simple déclaration auprès d’un-e officier de l’état-civil, et l’amélioration de l’accueil des personnes trans dans les administrations
- La simplification et la dépsychiatrisation de la prise en charge médicale et la couverture à 100 % du parcours de transition
- Le développement d’une prise en charge médicale adaptée partout sur le territoire

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