Liberté, égalité, fraternité contre burqas

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Liberté, égalité, fraternité contre burqas

Dans un contexte de crise économique et sociale toujours plus grave, la question du port de signes religieux - non plus à l’école cette fois, mais dans les lieux publics - refait une apparition médiatique tonitruante. Nous ne nous laisserons pas distraire des vrais enjeux, mais burqas et niqabs suscitent une indignation justifiée, dans la société française.

Les principes laïques ne conduisent pas à règlementer les tenues vestimentaires, sauf dans des cas spécifiques relevant de l’ordre public ou de la dignité des personnes. L’importation de coutumes d’Asie centrale excédant les prescriptions coraniques se distancie des pratiques courantes des musulmans de France, qui sont nombreux à s’insurger. Elle manifeste une coupure qu’on peut apparenter à une dérive sectaire. Cette dérive qui isole les adeptes du reste de la société ne saurait être condamnée uniquement pour les femmes qui ne doivent pas être les seules victimes des débats idéologiques. La question décisive est bien celle de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Mais, il est évident qu’on ne peut accepter le destin assigné à ces femmes car le port de burqa traduit manifestement une subordination et leur libre choix semble hautement improbable. La réponse à ce type de dérive est complexe. Si une enquête en forme d’état des lieux est nécessaire, la France ne manque pas de chercheurs compétents à qui on peut confier une mission au lieu d’envisager une issue législative débouchant sur un interdit frontal inefficace, voire contre productif car enfermant encore plus les femmes dans leur soumission. Une loi risque de stigmatiser une population et être attentatoire aux libertés d’autant que des dispositions existent qui peuvent permettre d’apporter une réponse ponctuelle au problème.

La seule solution est celle qui allie la fermeté sur les principes et la constance dans le travail d’intégration à la société. Ce travail demande une mobilisation de tous les acteurs, élus, enseignants, militants associatifs, travailleurs sociaux... Cette voie est certes longue et difficile, mais c’est la seule efficace. C’est celle que propose - et met en pratique - la Ligue de l’enseignement.

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