Les soins à la personne : profession invisible - Épisode 1

Aide à domicile livrant des repas préparés chez une femme âgée à Vitry-sur-Seine en 2001 ©Getty - Lily FRANEY
Aide à domicile livrant des repas préparés chez une femme âgée à Vitry-sur-Seine en 2001 ©Getty - Lily FRANEY
Aide à domicile livrant des repas préparés chez une femme âgée à Vitry-sur-Seine en 2001 ©Getty - Lily FRANEY
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Il y a un siècle, un million de femmes sans formation particulière exerçaient la fonction de bonnes à tout faire. Comparaison n’est pas raison mais la situation de toutes celles qui exercent aujourd’hui les différents rôles de l’aide à domicile peut être rapprochée de celle des domestiques de naguère.

Avec
  • Eliane Rothier Bautzer Sociologue, maîtresse de conférences à l’université Paris Descartes

Série "profession invisible"

Certes la dépendance est moindre, le temps de travail moins long mais la rémunération est aussi modeste : des salaires de 1100-1200 euros par mois à temps partiel contraint sont très fréquents. 

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Les femmes - très largement majoritaires - et les hommes qui aident à domicile souhaitent une reconnaissance sociale que leur dispersion et leur isolement ne facilitent pas.

Pourtant leurs métiers réussissent peu à peu à être constitués comme tels. La formation joue à cet égard un rôle décisif. Le même processus de singularisation qu’à déjà connu l’hôpital se répète. En même temps que la profession d’infirmière était rehaussée, celle d’aide-soignante était davantage reconnue. Cela a pu se payer au prix fort : les infirmières affirmant que leur cœur de métier était médical ont pu condamner les aides-soignantes au « sale boulot ».

« Prix fort »… L’expression n’est peut-être pas la plus juste. La reconnaissance des métiers ne s’accompagne pas nécessairement d’une meilleure rémunération. Et peut alors se créer un effet de ciseau : des exigences plus hautes, des salaires toujours bas, le recrutement peut s’en trouver menacé.

Bibliographie 

  • Entre Cure et Care: Les enjeux de la professionnalisation infirmière de Eliane Rothier Bautzer (Lamarre).
  • Le Care négligé : Les professions de santé face au malade chronique de Eliane Rothier Bautzer et Marie-Ange Coudray (De Boeck).
  • Le soin est un humanisme de Cynthia Fleury (Gallimard).
  • Bonjour, c'est l'infirmière de Charline (Flammarion).
  • Le travail du care de Pascale Molinier (la Dispute).

L'équipe

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