Les SCOP à la rescousse

Par

Temps de lecture : 2 min

Alors que le taux de chômage atteint des records et que le nombre de défaillances d'entreprises s'accélère, les SCOP apparaissent à nouveau comme un espoir de survie. Cette structure de société coopérative et participative, qui a permis le sauvetage de l'entreprise textile Lejaby il y a quelques mois, a été utilisée dernièrement par les salariés du laboratoire Bioluz à Saint-Jean-de-Luz pour reprendre leur société en redressement judiciaire.

Avec un taux de survie supérieur à la moyenne (71 % à trois ans, contre 66 % pour l'ensemble des entreprises en création, selon l'Insee), la Scop est attirante. Outre son idéal démocratique - un homme actionnaire égale une voix -, elle affiche davantage de prudence dans ses investissements et ses choix stratégiques, se préservant ainsi mieux des chutes. Dans l'optique de doubler leur nombre d'ici à cinq ans - il en existe 2 400 aujourd'hui -, Benoît Hamon, le ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire, présentera en juin un projet de loi au conseil des ministres. Il prévoit notamment de favoriser le rachat par les salariés lors de la cession d'une entreprise. Sans en faire un droit préférentiel de rachat qui empiéterait sur le droit du libre commerce et le droit de propriété, cette incitation passerait par une information systématique des salariés dès qu'une cession serait envisagée par le propriétaire. De plus, le projet de loi prévoit la création du statut de SCOP d'amorçage pour faciliter leur mise en place. Ainsi, lors de la création d'une SCOP, les salariés auraient la garantie d'être majoritaires en voix durant les cinq premières années, même s'ils ne détiennent pas plus de 35 % du capital. À ce terme, l'investisseur institutionnel qui les accompagnerait se retirerait, afin que les salariés atteignent au moins les 51 % des parts correspondant à leur poids en voix. "Avec ces dispositifs, on ne transformera pas le plomb en or, mais on pourra mieux soutenir ces organisations dès lors qu'elles ont un carnet de commandes rempli et un projet industriel viable", défend-on au cabinet du ministre, qui espère que la BPI accordera 100 millions d'euros par an au soutien de ce type d'entreprise.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaire (1)

  • muriel pernin

    La Maison Lejaby, reprise en 2012 par Alain Prost, est une SAS. 200 emplois ont été sauvés et l'entreprise a pu renaître de ses cendres. Elle s'apprête à présenter sa troisième collection Couture. Dans le sillage de cette renaissance, un groupe de femmes et d'hommes a relancé un atelier de lingerie corseterie. L'entreprise créée, Les Atelières dont je suis la présidente fondatrice, est une société coopérative d'intérêt collectif (avec un statut juridique de SA). Elle compte 30 personnes, dont 25 couturiers et couturières. Nous avons choisi ce statut parce qu'il effrayait moins les investisseurs tout en permettant à chacun d'exprimer sa voix quel que soit le montant de sa mise. Bien à vous. Muriel Pernin.