La générosité des Français – Onzième édition

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La générosité des Français – Onzième édition

L’étude présente le résultat de la collecte réalisée par plus de 50 associations ou
fondations et par l’Eglise. Soit une référence de près d’un milliard d’euros. Elle
s’appuie aussi sur les déclarations fiscales des Français : plus de 6 millions de foyers
ont déclaré un don au titre de 2005, pour un peu plus de 1,7 milliard d’euros.

L’année 2005 a été exceptionnelle. La collecte a progressé de 20% par rapport à
2004. Ces 20% se composent de 6% au titre de la collecte classique et de 14% au titre
des seuls dons en faveur des victimes de l’Asie. Le montant des dons a ainsi dépassé
en France 2,5 milliards d’euros : 500 millions en dons en espèces ou par SMS, et plus
de 2 milliards par chèque, virement, ou en ligne.

Notons toutefois de grandes disparités selon les secteurs : dans le domaine social, dans
celui de la solidarité internationale (hors tsunami) et dans celui de l’environnement, la
collecte a connu une progression à deux chiffres en 2005, mais elle n’a été que de 4%
dans le secteur de la santé. Le don moyen (47€) y est aussi presque deux fois moins
important que dans le secteur social (85€).

L’année 2005 traduit une évolution décisive. Les associations enregistrent
généralement une proportion de nouveaux donateurs un peu supérieure à 20% chaque
année. Celles qui ont collecté en faveur de l’Asie ont compté près de 50% de nouveaux
arrivants. Un Français sur 10 a donné pour la première fois à cette occasion. Et tout
particulièrement parmi les jeunes générations. Leur générosité bien réelle est
largement démontrée par Sophie RIEUNIER, maître de conférence à Paris I, dans un
chapitre qui devrait encourager les collecteurs à mieux prendre en compte les plus
jeunes et à les solliciter… peut être autrement…

L’année 2005 marque une nouvelle étape. C’est la première fois que la bonification
des dons accordée par l’Etat dépasse un milliard d’euros. Parlons désormais de
bonification, qui traduit une addition, plutôt que de réduction d’impôts, qui fait penser
à une soustraction. Le don est un geste positif, et il est plus que jamais nécessaire de
communiquer en direction des donateurs, et des donateurs potentiels, pour leur
apprendre à ajouter cette bonification de l’Etat à ce qu’ils veulent donner.

En somme, mon pouvoir de donner plus la bonification de l’Etat
égale mon pouvoir d’agir !

Un système fiscal injuste et encore inefficace. Ne passons pas sous silence les graves
imperfections d’un système fiscal qui, pour être l’un des plus favorables du monde,
n’en présente pas moins un bilan négatif :

Un système injuste car comment justifier que les actions en faveur de la fourniture
des repas, du logement, ou encore de la santé, soient distinguées et privilégiées
fiscalement par rapport aux actions en faveur de l’alphabétisation ou de
l’éducation ? Celles ou ceux que l’on aide aujourd’hui en matière d’alphabétisation
ou d’éducation sont précisément celles et ceux que l’on n’aura peut-être pas besoin
d’aider demain parce qu’ils ne seront pas tombés dans l’exclusion…

Un système encore inefficace car les mesures incitatives mises en place n’ont pas
fait l’objet d’une pédagogie suffisante, et surtout d’une évaluation régulière. Elles
n’ont pas produit les effets escomptés : au cours des quinze années écoulées, la
progression de la collecte provient, dans une proportion considérable de 85% de
l’augmentation des bonifications des dons par l’Etat, et seulement à raison de 15%
de l’effort propre des donateurs. Une pédagogie conjuguée des services de l’Etat,
des associations et des médias, est indispensable pour corriger progressivement
cette dérive, et provoquer un engagement plus déterminé et éclairé des donateurs
réguliers (un peu plus de 20% des Français), et surtout des donateurs potentiels.

Capacités et obligations des associations. Cette étude fait aussi le point de l’actualité
juridique, et Xavier DELSOL, expert reconnu dans le monde associatif, fait le point
des textes nouveaux qui concernent la transparence vis-à-vis du public et des
donateurs.

La diagonale généreuse. Une carte de France présente les départements en fonction
de leur proportion de donateurs. Du Sud Ouest au Nord Est, sans oublier la Bretagne et
une partie de l’Ile-de-France, l’étude parcourt ainsi la générosité des Français.

Cette étude est présentée par le CerPhi en coopération avec l’Association Française
des Fundraisers. Elle est disponible sur www.cerphi.org ou sur www.fundraisers.fr .

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