Carcassonne : la Scop des anciens Pilpa sur la bonne voie

  • Le 27 août dernier, les salariés de Pilpa entraient dans le concret de la Scop.
    Le 27 août dernier, les salariés de Pilpa entraient dans le concret de la Scop.
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ARNAUD CHABÉ

Si la Scop des anciens salariés de l'usine Pilpa est en bonne voie, des doutes persistent quant à la propriété foncière du site. Les actionnaires de la nouvelle "Fabrique du Sud" demandent à Carcassonne Agglo de se positionner sur la préemption promise en juin.

Il y a un an, presque jour pour jour, les salariés de Pilpa, usine de crèmes glacées promise à fermeture par le groupe R & R, défilaient dans le centre-ville de Carcassonne. Un soutien massif des élus, des commerçants et de la population s’était alors exprimé.

Certes, l’usine a depuis fermé ses portes : c’était à la veille de la saison estivale. Le plan social est entré en application : les 99 derniers employés ont été licenciés. Mais quid du projet de société coopérative participative porté par une partie du personnel ? "Ça avance plutôt bien", lâche Christophe Barbier qui vient d’être élu président de La Fabrique du Sud, nouveau nom de l’entreprise.

Car le combat des salariés était bien là : face aux projets de reprise enregistrés en préfecture et à la faiblesse du nombre d’emplois repris, une partie des Pilpa avait décidé de continuer l’aventure et de sauver leur outil industriel. "Nous sommes toujours dans les études financières et de marché. Des études qui démontrent que si l’on respecte l’engagement d’une production locale, de qualité, et la mise en place d’animations autour, des débouchés commerciaux s’offriront à nous pour des crèmes glacées artisanales", certifie Christophe Barbier.

Un producteur de lait trouvé à Montolieu

Déjà, grâce à la collaboration du groupe coopératif 3A, un producteur laitier de Montolieu est sur les rangs pour leur fournir la matière première : "A charge pour nous de le pasteuriser sur place et de confectionner nos crèmes glacées : nous sommes en train d’élaborer, en ce moment, les recettes", explique encore le président de la Fabrique du Sud.

Dans une quinzaine de jours, les statuts de la nouvelle société, qui viennent d’être votés par les 27 actionnaires, devraient être déposés à la chambre de métiers pour un enregistrement en bonne et due forme. Cependant, la société resterait en sommeil une paire de mois : jusqu’à la fin de l’année. Pour quelles raisons ? "Notre ancien employeur avait conditionné ses aides financières, notamment pour l’achat de nouvelles machines, à l’immatriculation de la société. Or, celle-ci ne pourra démarrer vraiment, sur la base d’une petite structure administrative et commerciale, qu’au mois de janvier."

Ce sera le moment des démarchages commerciaux auprès des grandes et moyennes surfaces, auprès des restaurateurs de la région : "Nous entrerons en production dès que nous aurons commencé à remplir les carnets de commandes : c’est alors que nous commencerons vraiment à créer de l’emploi. L’objectif étant de proposer nos produits à la vente aux mois d’avril ou mai". Pour l’heure, il souffle donc un vent d’optimisme dans l’esprit des anciens salariés de Pilpa.

"On nous demande qui est le propriétaire : on ne sait que répondre"

Pour autant, une inconnue persiste. Et elle est de taille ! "Nous ne savons toujours pas ce qu’il en est de la propriété des terrains et des bâtiments", s’inquiète Christophe Barbier.

On se souvient en effet que Carcassonne Agglo avait accepté le principe de préempter terrains et bâtiments pour en céder l’usage à la Scop.

Or, à ce jour, rien ne semble avoir avancé : "On sait approximativement qu’il pourrait en coûter 2 M€ pour les terrains et bâtiments. Que la Région pourrait apporter son aide. Que la Comelec pourrait acheter la moitié des terrains. Et que d’autres porteurs de projets pourraient nous rejoindre. Le seul problème, c’est qu’on n’a rien d’écrit, on n’a aucun retour concret sur le rachat du site. De fait, quand on va voir les banques, on nous demande qui est le propriétaire... Et on ne sait que répondre. Aujourd’hui, il faut que nos élus s’affirment politiquement !", clame Christophe Barbier.

Nous avons tenté de joindre René Escourrou, vice-président de Carcassonne Agglo en charge de l’économie et le cabinet du président Alain Tarlier : sans succès...

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