L'économiste Daniel Cohen estime qu'il faut "repartir des besoins sociaux"

Daniel Cohen (à gauche), Nicolas Baverez (à droite) ©AFP - .
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Daniel Cohen (à gauche), Nicolas Baverez (à droite) ©AFP - .
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L'économiste Daniel Cohen, président de l'école d'Économie de Paris et l'essayiste Nicolas Baverez sont les invités du Grand entretien de la matinale.

Avec
  • Nicolas Baverez Essayiste, éditorialiste au Point et au Figaro
  • Daniel Cohen Économiste et directeur du département d'économie de l'École normale supérieure, Président de l'École d'économie de Paris

Daniel Cohen se dit "surpris" de la capacité de rebonds de l’ensemble des économies des pays avancés. Selon lui, on répète le même scenario qu'en 2008, "avec un choc incroyable", puis au-delà des mesures prises, "ça repart" et que le risque n'est pas le chômage mais "l'inflation". 

Pour Nicolas Baverez, il est vrai que le choc "n'a ressemblé à aucun autre", car les économies ont été stoppé "pour des raisons sanitaires". "La reprise est donc très particulière". Pour lui, "on a des indicateurs d'alerte, le déficit du commerce extérieur", qui montre le pro structurel de la France.  "On a donc une production qui ne suit pas. La France ne vit plus que de la consommation et la distribution et non pas de la production". 

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L'inflation atteint  presque 5% sur un an dans la zone euro.  Pour Daniel Cohen, "c'est le gros nuage". L'Insee calcule 2,8% pour la France et l'augmentation des salaires "est très en-deça de ce chiffre". Ces chiffres qui sont des moyennes, cachent de grandes disparités de situations individuelles. 

Le problème est de savoir si l'Europe pourra exister dans le nouveau schéma, entre les Etats-Unis et la Chine. 

L'enjeu de la souveraineté économique

Pour Nicolas Baverez, (pour qui la mondialisation est morte depuis 2008), "la souveraineté économique à l'échelle de la France n'a aucun sens. En revanche on a un marché de 450 millions d'Européens, c'est là qu'il faut essayer d'être présent". Selon lui, on ne peut relocaliser que dans certains domaines, par exemple la fabrication de chaussures haut de gamme. "Le textile pourrait aussi reconstruire une offre française". 

Daniel Cohen est d'accord avec l'idée que la mondialisation a perdu son souffle depuis longtemps. "Il faut aider nos entreprises à tenir le choc à venir, celui de la transition climatique. Toute l'industrie va devoir être repensée". 

"Il faut repartir des besoins sociaux" estime Daniel Cohen.

"Numérique, écologie, inclusion" sont les trois grands sujets pour l'avenir selon Nicolas Baverez. 

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