L’agriculture biologique fait du bien au portefeuile des français !

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L'agriculture biologique fait du bien au portefeuile des français !

Les externalités positives produites par l’agriculture biologique justifient le soutien public à la filière, quels choix seront fait aujourd’hui pour demain ?

Le 25 novembre à Paris, l’Institut Technique de l’agriculture bio (ITAB) et l’INRA ont présenté le rapport commandé par le ministre Stéphane Le Foll suite à la demande du sénateur Joël Labbé. L’étude a recensé 300 publications scientifiques internationales pour comparer les externalités du mode de production bio sur l’ensemble du système : biodiversité, qualité de l’air et de l’eau, fertilité des terres, climat, mais aussi santé humaine, bien-être animal et emploi.

Changer de politique agricole pour préserver le capital naturel

La FNAB avait déjà mis en évidence cette problématique des externalités positives et négatives des systèmes de productions agricoles lors du débat public de son AG en avril dernier. L’enjeu ? Que l’argent des contribuables rémunère - via la PAC - des systèmes qui produisent des services environnementaux et sociaux utiles pour toute la collectivité. En avril dernier, Jean-Christophe Bureau avait détaillé la note collective réalisée pour le Conseil d’analyse économique du Premier ministre en recommandant de cibler plus directement la performance environnementale en remplaçant les aides indifférenciées et l’éco-conditionnalité par une rémunération des aménités, qui pourrait être différenciée géographiquement. Il s’agirait dès lors de faire de la préservation du capital naturel un axe central de la politique agricole. Aujourd’hui, l’ITAB et l’INRA confirment que la bio produit des externalités positives notamment pour la biodiversité, la qualité des eaux, de l’air, des émissions de GES comme de la fertilité des sols (moindres dégradations des qualités physiques, chimiques et biologiques). Les productrices-eurs bio de la FNAB se saisiront du rapport pour alimenter les discutions avec leurs homologues européens au sein du Farmer’s Group d’IFOAM EU. Le Ministre Stéphane Le Foll a déclaré qu’il soutiendrait les aménités de la bio dans le cadre de la PAC 2020. En effet, il ne faut plus attendre pour faire des choix pour les futures générations d’agricultrices et d’agriculteurs.

Conforter un réglement européen garant des externalités positives de la bio

En décembre auront lieu les réunions décisives des trilogues européens, entre le Parlement, la Commission et le Conseil, au sujet de la révision du réglement de la bio lancé en 2011 par Dacian Ciolos pour garantir la bio dans le changement d’échelle. Celui-ci est bien là et nous sommes obligés de constater que toutes les garanties ne sont pas au rendez-vous dans le compromis européen (lien au sol végétal, lien au sol animal, contrôles annuels, seuils). Le Ministre, là encore, a rassuré la filière lors des Assises de la bio le 14 novembre en rappelant que la France n’accepterait pas de remise en cause des liens au sol notamment. Mais quel sera le résultat final ? La filière française devra t-elle développer une marque nationale ? La FNAB a co-fondé Bio cohérence en 2010 à la suite de la précédente révision, là aussi, c’est l’heure des choix pour les agricultrices et agriculteurs bio français.

Gouverner, c’est dicter des normes pour l’intérêt général

Enfin, nous ne pouvons que regretter le choix de Manuel Valls de maintenir l’arrêté de 2006 sur les conditions d’utilisation des pesticides après sa remise en cause par le Conseil d’Etat. Le résultat ne s’est pas fait attendre avec une profession agricole qui propose, sur cette base inchangée, des assouplissements dangereux comme la pulvérisation par force 4 beaufort ou une zone de non traitement uniquement pour les points d’eaux supérieurs à 10 hectares. On encourage toujours plus les externalités négatives de l’agriculture conventionnelle sans lui donner une issue technique et économique. Finalement peu importe, c’est le contribuable qui paiera et la population qui trinquera. L’heure des choix.

Stéphanie Pageot, Présidente de la FNAB, éleveuse bio en Loire-Atlantique.

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