Les gagnants ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Le gouvernement a précisé, jeudi 10 octobre, les modalités qui s'appliqueront à la prise en charge du client par les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) à partir du 1er janvier 2014.
A compter de cette date, les VTC devront respecter un délai de quinze minutes entre la réservation de la course et la montée du passager dans le véhicule. L'idée ? Clarifier la différence entre les taxis et les VTC, afin de strictement réserver la maraude – la prise en charge du passager à la volée sur la voie publique – à la seule profession de taxi. Un décret sera bientôt soumis au Conseil d'Etat.
Depuis deux ans, de nouveaux acteurs sont apparus sur le marché du transport des personnes. Exit les antiques limousines, place aux berlines de start-up comme Uber, SnapCar ou VoituresJaunes. Elles utilisent des applications pour smartphone mettant en relation les véhicules et les clients. Le lien peut se faire en quelques secondes.
"UN MOINDRE MAL"
Aux yeux des taxis, cette nouvelle concurrence est déloyale. Contrairement aux VTC, ils sont soumis à de nombreuses contraintes (achat d'une licence dont le coût avoisine les 200 000 euros, prix des courses réglementé…). A Paris, on compterait déjà 1 500 à 2 500 VTC en circulation, contre 20 000 taxis.
En apparence, l'instauration des quinze minutes de délai est une victoire pour les taxis, qui réclamaient cette mesure depuis le début de l'année. En apparence seulement. Car le gouvernement y associe une exception : aucun délai n'est nécessaire si le client est abonné au service de la société de VTC depuis plus de 24 heures. Le chauffeur du VTC doit être capable de fournir une preuve de l'abonnement en cas de contrôle de la police des taxis.
Dans les faits, la plupart des nouvelles sociétés de VTC sont déjà pratiquement dans les clous de la future réglementation. "Si le texte reste en l'état, il est équilibré. Cela nous permet de continuer à travailler", explique Yves Weisselberger, le dirigeant de SnapCar. Selon lui, il ne faudra que "quelques adaptations logicielles" pour être en conformité. "S'il faut attendre 24 heures avant d'utiliser le service, la première expérience sera moins fluide et pratique", regrette tout de même Pierre-Dimitri Gore-Coty, le dirigeant d'Uber en France. "Mais c'est un moindre mal", ajoute-t-il.
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