Elle donne son entreprise

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Elle donne son entreprise

L’IMPRIMERIE RUGE fait partie des plus anciennes entreprises d’Alsace. Créée en 1896 par Théodore Ruge, un immigré danois venu faire son compagnonnage dans la région, elle a toujours été gérée par la famille du fondateur. En 1901, celui-ci lançait le Journal des ménagères, un hebdomadaire qui existe toujours, tiré aujourd’hui à 3.000 exemplaires. Plus étonnant encore, la société n’a jamais quitté ses locaux d’origine, au 25 rue de la Fidélité, à Mulhouse. « Nous sommes restés fidèles à la rue de la Fidélité », plaisante Régine Deharvengt, 66 ans, arrière-petite-fille de Théodore Ruge. Celle-ci est encore à la tête de l’imprimerie, de la maison d’édition et du journal. Mais plus pour longtemps. « Pour prendre ma retraite, j’ai essayé de trouver un repreneur pendant quatre ans », révèle-t-elle. « Des candidats très intéressés m’ont contactée. Mais, tous me proposaient la même chose. Il fallait que je licencie mes six salariés et que je leur cède les locaux, les machines et, surtout, mes clients ! »

Des clients fidèles

Cette logique financière et purement capitaliste, Régine Deharvengt la refuse. Car son entreprise est viable. Certes, les locaux sont vieillots et un peu exigus. Mais la société possède des clients fidèles et fait du bénéfice. Sur le marché de l’édition régionaliste, en Alsace, elle est incontournable. Quant à son Journal de la ménagère, il s’agit d’un titre bénéficiaire malgré l’absence de publicité dans ses pages ! « Nous vivons grâce aux abonnements et aux annonces légales », affirme la patronne qui est également la directrice de la publication. La recette qui a fait le succès du Journal de la ménagère n’a pas varié en plus d’un siècle. Des articles d’information locale et générale, des recettes de cuisine, des conseils de jardinage, des jeux, de la mode, des romans et une page en langue allemande… La mise en page n’a pas évolué, ou si peu. Et aucun article n’est mis en ligne sur internet. Pour lire le Journal de la ménagère, il faut s’abonner, un point c’est tout.

Source : L’Est Républicain du 31/10/15 par Ludovic Bassand

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