Entre le 11 et le 18 août, Google a reçu 7 824 935 demandes de suppression de contenu protégé par des droits d'auteur de ses résultats de recherche. Plus d'un million de demandes par jour, presque 13 par seconde : jamais le géant du Web n'en avait reçu autant.
Depuis plusieurs mois, pourtant, ce chiffre est en forte augmentation. Il y a deux ans, Google en recevait sept fois moins. Il y a un an, c'était moitié moins.
La gestion de ces demandes représente un travail titanesque, d'autant qu'il dit retirer les liens incriminés de ses résultats de recherche sous six heures.
Pourtant, la firme de Mountain View tient à expliquer que les traitements ne sont pas complètement automatisés. C'est ce qui explique que l'on trouve sur la page « Transparence des informations » des exemples d'URL ayant récemment fait l'objet d'une demande de suppression à laquelle Google n'a pas accédé.
Par ailleurs si Google venait à se tromper, un système de « contre-notification » permet aux sites incriminés de bénéficier d'un second examen. Tous les sites sont ainsi notifiés du retrait d'un lien. Si le retrait des résultats de recherche n'est pas justifié, la page incriminée retrouve sa place dans les résultats de recherche.
Le rôle d'entreprises tierces
En regardant la liste des sources de signalement, on trouve plusieurs représentants de la musique (la BPI) ou des grands groupes audiovisuels (Fox Group ou NBCUniversal).
Mais il y a également plusieurs entreprises qui se consacrent à trouver ces contenus et à les signaler. Takedown Piracy LLC, une entreprise travaillant pour les ayants droit pour repérer les contenus et demander leur retrait, est ainsi la quatrième source de ces signalements durant les trente derniers jours. Ce service a ainsi signalé près de 1 800 000 différentes adresses, au nom de 65 ayants droit. Muso a, lui, demandé le retrait des résultats d'un peu plus de 1 300 000 adresses au nom de 551 ayants droit.
Dans un document qui date de septembre 2013, Google expliquait qu'en tout ce sont environ 97,5 % des requêtes qui aboutissent. En plus de cela, plus un site est mentionné dans ces demandes, plus le moteur de recherche le fera descendre dans ses résultats. Google relativise cependant la portée de ces suppressions :
« Les moteurs de recherche ne contrôlent pas ce que l'on peut trouver sur le Web. Il y a plus de 60 000 milliards d'adresses et il y aura toujours de nouveaux sites destinés à rendre disponibles des œuvres sous copyright, tant qu'il y aura de l'argent à gagner. »
Le géant de la recherche va même un peu plus loin :
« Ce n'est pas avec la fonction recherche que les fans de musique, de films et de séries trouvent des sites pirates. Les trois moteurs de recherche principaux (Yahoo, Bing et Google) ne comptent que pour moins de 16 % du trafic de sites comme The Pirate Bay. En fait, plusieurs d'entre eux ont publiquement déclaré qu'ils n'avaient pas besoin des moteurs de recherche, puisque les utilisateurs les trouvent grâce aux réseaux sociaux, au bouche-à-oreille et d'autres mécanismes. »
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