Défendre et respecter les droits humains : est-ce encore une priorité pour la France ?

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Défendre et respecter les droits humains : est-ce encore une priorité pour la France ?

La France est volontiers citée comme étant « la patrie des droits humains ». Cette affirmation recouvre-t-elle encore une réalité en 2007 ? Ce manifeste est l’occasion pour Amnesty International France d’interpeller les candidat(e)s aux prochaines élections sur leur vision des droits humains, l’occasion aussi, pour les militants, les citoyens de se saisir de ce document pour en faire un instrument de lobbying et de débat.

D’un côté, la France a une place importante dans les instances internationales : elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU),
du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne et du G8. Elle dispose d’une influence forte au titre de la francophonie. Les droits fondamentaux sont au cœur des valeurs
de la République, donnant ainsi sens à la devise « Liberté - Égalité - Fraternité »,
et la France participe activement au développement du droit international. Elle a joué
un rôle important dans la mise en place de la Cour pénale internationale et dans l’adoption de la Convention sur les disparitions forcées.

De l’autre, le bilan de la France en matière de droits humains est critiquable tant au niveau national qu’au niveau international, car il est bien plus facile à un gouvernement de se dire garant des droits fondamentaux que de faire de ces droits une réalité quotidienne.

La France, parce qu’elle occupe une place significative sur la scène internationale, a des responsabilités importantes. Elle doit respecter les droits humains mais aussi les défendre
et les promouvoir à l’intérieur de ses frontières comme dans ses relations bilatérales ou dans les instances internationales ou régionales. Elle a un rôle d’autant plus grand à jouer que le contexte mondial est inquiétant : des droits qui étaient tenus pour acquis,
comme la liberté d’expression et l’interdiction absolue de la torture, sont battus en brèche. Partout dans le monde, des journalistes, des citoyens, des militants ont été soumis à des actes d’intimidation ou de harcèlement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, de conscience ou d’association. Certains ont été condamnés ou incarcérés ; d’autres encore doivent se cacher. Des États, des groupes politiques ou religieux n’hésitent plus aujourd’hui à menacer ou à exercer des pressions contre ceux qui expriment pacifiquement des opinions qui les heurtent. L’affaire Redeker en France, après celle des caricatures dans le monde musulman, illustre bien cette faiblesse, voire cette absence de réaction des États qui encourage les atteintes graves aux droits fondamentaux quand ils n’en sont pas eux-mêmes les auteurs.

Pour être en accord avec ses engagements internationaux, sa devise et ses valeurs, la France doit condamner sans ambiguïté les violations des droits humains et placer ces derniers au cœur de ses politiques intérieure et internationale.

C’est pourquoi Amnesty International France souhaite interpeller les candidat(e)s aux élections présidentielle et législatives de 2007 en leur demandant de s’engager à agir pour les droits humains sur les cinq points suivants :

- Obtenir justice et réparation pour les femmes victimes de violences ;
- Placer les droits humains au cœur des questions de sécurité ;
- Défendre le droit d’asile et les droits des réfugiés ;
- Garantir la protection des droits économiques, sociaux et culturels ;
- Mener une politique étrangère respectueuse des droits humains.

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