Débat entre Michaël Zemmour et Anne-Sophie Alsif autour de la réforme des retraites

Anne-Sophie Alsif et Michaël Zemmour -
Anne-Sophie Alsif et Michaël Zemmour -
vidéo
Anne-Sophie Alsif et Michaël Zemmour -
Publicité

Michaël Zemmour, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste de BDO France (cabinet d'analyse économique) et professeure d'économie à la Sorbonne, sont les invités du Grand entretien de France Inter.

Y a-t-il un réel péril pour le système des retraites, comme l'avance le gouvernement ? "Pas dans l'immédiat, mais il va y avoir un déficit à partir de 2027", selon Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste de BDO France (cabinet d'analyse économique) et professeure d'économie à la Sorbonne. "Le travail d'un gouvernement c'est d'anticiper ces déficits pour éviter qu'il y en ait. L'idée, ce n'est pas de trouver 13 milliards et c'est fini : dans les prochaines années le nombre d'actifs par rapport au nombre de retraités va baisser, donc il y a une vraie question de financement, et le débat est ouvert de comment finance".

Face à elle, Michaël Zemmour, maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, assure que "le système est aujourd'hui à l'équilibre avec un petit déficit prévu les prochaines années". Il relève que le choix de reculer l'âge de départ "est un choix politique, qui est à la fois le moyen le plus rapide de faire des économies mais aussi le plus brutal" : "Cela concentre tous les efforts sur les personnes qui vont prendre leurs retraites dans les prochaines années".

Publicité

Sur la question de l'argument de la retraite à 1200 euros avancé par l'exécutif, il affirme que l'augmentation sera plutôt, en moyenne, de 50 euros bruts. "Tout le monde a compris qu'on aurait pour une carrière complète 1200 euros minimum, certains ont même compris que tout le monde aurait au moins 1200 euros. C'est totalement faux. On aura toujours au moins une personne sur quatre très nettement sous ce chiffre. Ces 1200 euros, c'est un objectif : compte tenu de la revalorisation de quelques dizaines d'euros par mois, on considère qu'une personne fictive qui aurait passé toute sa vie au smic à temps plein, on espère qu'elle se rapprocherait de ces 1200 euros. Mais par exemple, une personne qui aurait eu une partie de sa carrière à temps partiel ne les aurait pas".

Anne-Sophie Alsif répond qu'en cas de carrière complète, il y a un minimum de 1200 euros, ce qui pour Michaël Zemmour n'est pas vrai : "Si le gouvernement avait voulu faire ça, il aurait pu dire, on garantit un minimum de 1200 euros en cas de carrière complète. Ce n'est pas ce qu'il a fait".

L'équipe

pixel